Chalon sur Saône

Loin des yeux, loin du cœur ? Archi-faux pour le Collectif Chalon-Palestine

Loin  des yeux, loin du cœur ? Archi-faux pour le Collectif Chalon-Palestine

Tant qu’il y aura pléthore de faits jusqu’au-boutistes entre l’Etat hébreu et la Palestine et que ça ne débouchera pas sur quelque chose de tangible, équitable et perdurable, le Collectif alertera l’opinion publique. Une fois encore samedi après-midi, quadrillant un secteur de la place de Beaune, il a fait preuve d’abnégation. Certainement pas avec une action comptant pour du beurre. Mais avec l’espoir de lendemains meilleurs….

Ne pas reculer d’un pouce, et puis expliciter sans relâche

L’objectif du Collectif est d’assurer une présence visible tous les mois. Ca a été le cas pour son redémarrage par une manifestation pendant le festival Chalon dans la rue, puis lors d’une seconde début août suivie d’un dying (des morts fictifs allongés sur le sol), et toujours en ce mois estival, un rassemblement devant l’Hôtel de ville de la cité de Niépce avec lecture de textes et des bougies symbolisant la volonté pacificatrice. Et donc à la veille de cette journée dominicale du 21 septembre, où une petite dizaine de bénévoles d’un mouvement agrégé comprenant une force morale de frappe d’environ quatre-vingts personnes ont accosté pondérément celles et ceux qui ne venaient pas directement à eux. « On veut essayer de faire prendre conscience aux gens qu’on peut ne pas être que spectateur de TF1 », a expliqué l’un des protagonistes. Exemples : donner de l’argent aux O.N.G. dans la perspective de la reconstruction, parrainer des enfants, en tant que consommateur ne pas être complice de la colonisation des Territoires occupés…tout un arsenal offert au citoyen n’entendant pas rester les bras croisés ni être un apôtre du « motus et bouche cousue ». Pétition (sur Internet aussi), documents divers, il y avait sur la table largement de quoi s’abreuver à la source de cette bouteille à l’encre toujours pas vide depuis les décennies qu’on la secoue dans tous les sens, indépendamment du tract « Contre la guerre coloniale menée par Israël et pour une paix juste et durable » remis en main propre aux acceptants, et les panneaux dénonciateurs.

Tous pour un, un pour tous

Chaque membre, à l’aune de sa sensibilité, a son opinion qu’il formule selon la forme qui lui paraît la plus adéquate, mais sans franchir le Rubicon du formalisme. Voici un condensé représentatif, non exhaustif. « Soyons acteurs ! Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Il ne s‘agit pas d’avoir des massacres tous les deux ans, car si on continue, c’est ce qui se passera. Si Israël ne respecte pas les résolutions de l’O.N.U., il faut appliquer les sanctions. Il y a un accord entre l’Europe et Israël, on peut agir, en espérant que les criminels de guerre soient traduits devant la justice. Il faut qu’il y ait une pression. Ca monte aux Etats-Unis, et ça c’est nouveau. Il existe un changement dans la démographie américaine, où la forte communauté musulmane est en train de se mobiliser. Qu’on ne retombe pas dans l’indifférence, et surtout il n’y a pas que Gaza, il y a aussi les colonies. On essaie de réaliser du qualitatif, avec des discussions, échanges… » Si la peur de la lutte contre l’E.I. fasse médiatiquement passer au second plan l’insoluble piège israëlo-palestinien, en tout cas on compte bien à Chalon laisser fonctionner la caisse de résonance. « On a le droit d’être exigeants vis-à-vis d’Israël qui dit avoir des règles démocratiques. Il y a un processus d’extrême fascisation de l’Etat israëlien, et la haine s’est exprimée à l’endroit de ceux qui n’étaient pas dans la pensée dominante. » Pour finir sur une note moins sèche, cette assertion : « Si la Palestine avançait favorablement, par ricochet ça s’améliorerait en France. »                                                                             

De mois en mois les actions, au profil différent, vont s’additionner

 

Mi-octobre une grande fresque est prévue avec le public pour symboliser l’idée d’enfermement, le mur, les checkpoints. Le mois de novembre vaudra par la projection d’un film, plus un débat derrière. Le Collectif est autrement en contact avec le réalisateur du film Jean de Gaza, tourné en 2013, et qu’il aimerait bien faire venir en décembre ou janvier. A suivre donc. Renseignements : Collectif Chalon-Palestine ([email protected]), ou [email protected]

                                                                                             Michel Poiriault