Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - 3 ans de prison pour avoir commis trente-deux délits en deux mois

TRIBUNAL DE CHALON -  3 ans de prison pour avoir commis trente-deux délits en deux mois

Il avait été l'auteur notamment de onze vols et treize tentatives de vols à Chalon, deux incendies de voiture, un vol et quatre tentatives de vol à Lux....

Benjamin Plissonnier a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Chalon à 3 ans de prison  avec à la clé un mandat d'arrêt. Soit exactement ce qu'avait réclamé dans ses réquisitions le vice-procureur Charles Prost à l'encontre de ce natif de Saint-Rémy, installé aujourd'hui, semble-t-il, en Haute-Savoie. Les magistrats chalonnais n'ont visiblement guère apprécié que celui-ci, après avoir fait preuve d'une certaine désinvolture tout au long de l'instruction des trois dossiers le concernant, en ne répondant que difficilement aux convocations des enquêteurs, ne soit pas présent à l'audience et ne vienne pas à la barre expliquer enfin pourquoi il avait commis tout ce qu'on lui reprochait. Le jeune homme, âgé de 24 ans, devra en outre payer des dommages-intérêts à quatre de ses victimes. Pour sa part, son complice dans la première série de faits, Romaric, un trentenaire chalonnais, s'est vu infliger par le Tribunal 140 heures de Travail d'Intérêt Général à accomplir dans un délai de 18 mois. Les deux hommes devront aussi régler in solidum des dommages-intérêts à trois des parties civiles.


Comme l'a fait remarquer le représentant du ministère public, Benjamin Plissonnier, qui tombait sous le coup d'une double récidive, pour avoir déjà été condamné pour des faits similaires par le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains en novembre 2011 et en décembre 2011, « est entré profondément dans la délinquance ». Avec pas moins de trente-deux faits délictuels. Onze vols et treize tentatives de vol dans la nuit du 19 au 20 janvier 2013 à Chalon, dans le secteur de la place Mathias. Deux incendies de voiture, un vol et quatre tentatives de vol le 16 février 2013 à Lux, à la cité Croix-Blanche. Un vol le 11 mars 2013, à Chalon, au domicile de son complice.
Le 19 janvier 2013, Benjamin Plissonnier et Romaric avaient beaucoup bu. A la barre, ce dernier a confirmé qu'il avait ingurgité dans la journée une bouteille et demie de vodka. C'est alors que dans la soirée Benjamin Plissonnier, soi-disant parce qu'il avait des dettes de stupéfiants à régler, a décidé de visiter tous les véhicules qui se trouvaient sur son chemin et a entraîné dans cette aventure son compagnon de beuverie. Pour parvenir à leurs fins, les deux individus n'ont pas lésiné sur les moyens. Balançant des pierres dans les vitres, lacérant des sièges, détruisant un plafonnier. Une expédition qui n'a rien rapporté à Romaric, sinon beaucoup d'ennuis. Par contre Benjamin Plissonnier a revendu une partie du butin, composé notamment d'autoradios, de GPS, de CD, de lunettes de soleil, et de cannes à pêche.


Le 16 février 2013, Benjamin Plissonnier a remis ça à Lux, dans un quartier qu'il connaît bien pour y avoir séjourné dans son enfance. Alors que l'appât du gain paraît être la motivation première de la commission du vol et des quatre tentatives de vol à la roulotte, le Tribunal aurait bien aimé savoir pourquoi le mis en cause n'a pas hésité à mettre le feu avec son briquet à deux véhicules, occasionnant un début d'incendie dans un appartement de l'OPAC.


Enfin, le 11 mars 2013, pour couronner le tout, Benjamin Plissonnier a dérobé un ordinateur portable et un téléviseur plasma, appartenant à Romaric, alors que celui-ci avait la gentillesse de l'héberger.


« Les dégâts sont considérables et les désagréments sont certains » a fait remarquer le vice-procureur Prost, avant de mettre en avant le peu de respect d'autrui, le peu de respect des biens d'autrui, dont a fait preuve Benjamin Plissonnier. Concernant Romaric, le magistrat du parquet a confié « On peut se demander ce qu'il est venu faire dans cette galère ».
« Ce qui est toujours gênant, c'est la jonction des dossiers » a souligné Me Sylvain Brossaud, son conseil, avant de poursuivre « Il ne faut surtout pas faire l'escalade à la sanction par rapport à ce qui est reproché à M. Plissonnier », faisant ainsi allusion notamment aux 12 mois de prison requis par le ministère public. « Ce qu'on reproche à mon client, c'est une soirée bien trop arrosée. Il n'en a pas un souvenir très clair avec sa bouteille et demie de vodka dans la tête. Il a pété les plombs. » a aussi soutenu l'avocat de la défense, avant d'ajouter « Il assume sa bêtise, mais il ne doit pas assumer le mode opératoire de M. Plissonnier ».


Message, semble-t-il, entendu par le Tribunal, d'autant plus que Me Brossaud n'a pas manqué de revenir sur les efforts faits par le mis en cause pour remédier à son addiction à l'alcool. Rappelant qu'il a accompli une cure de sevrage durant cinq semaines au cours du printemps 2014.  Signalant qu'il a enfin pris conscience de sa situation. Et indiquant qu'il avait suivi une formation de carreleur chez les Compagnons du devoir, ce qui n'est pas rien et ce qui devrait l'aider à retrouver un travail.


Gabriel-Henri THEULOT