Saône et Loire

L'ombre de Thomas Thévenoud a plané sur la plénière du Conseil Général de Saône et Loire

L'ombre de Thomas Thévenoud a plané sur la plénière du Conseil Général de Saône et Loire

Les échanges entre majorité et opposition ont été musclés avec des demandes fortes...
André Accary : «Le comportement de Monsieur Thévenoud choque. Cela ne peut plus durer. Votons pour demander sa démission.
Evelyne Couillerot : «Nous n'avons pas de cadre légal pour demander sa démission. Nous en appelons à son éthique».
Jean Girardon : «Tournons cette page qui n'a pas grandi notre département»
Rémi Chaintron : «Je propose qu'on aille au maximum de ce que permet la loi pour réduire les indemnités des élus qui sont absents.

Ce n'est pas forcément une surprise. Conseiller général du canton de Montcenis, Thomas Thévenoud n'est pas descendu, ce vendredi matin, dans l'enceinte du Conseil Général, qui aurait pu prendre pour lui l'aspect d'une arène. La question de sa venue ou pas avait même conduit une équipe de France 2 à venir se joindre aux journalistes et médias bourguignons qui eux sont là toute l'année…
Thomas Thévenoud, sans réelle surprise, n'était donc pas là, même si la rumeur a couru qu'il aurait longtemps hésité à venir…
Autre absent de marque : Arnaud Montebourg. L'ancien Ministre de l'Economie n'était pas vraiment attendu, puisque c'est seulement ce week-end qu'il doit rentrer en France. Sa véritable deuxième rentrée - après son interview au Monde, la Fête de la Rose à Frangy et son éviction du Gouvernement - c'est dans le Gard qu'il l'effectuera, le week-end prochain, en réunissant la dream team, de son club «des idées et des rêves».
Thomas Thévenoud et Arnaud Montebourg n'ont donc pas pu prendre part à la Minute de silence à laquelle Rémi Chaintron a invité les élus et le public en mémoire d'Hervé Gourdel. Le Président de l'assemblée départementale a dit son «effroi, car il est mort parce qu'il était français. Mes pensées vont à sa famille et à ses proches».

Alain BOLLERY

 

André Accary
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Notre département est à l'honneur depuis Frangy. Notre département aurait pu se passer de cette publicité. Il n'était pas opportun de dépenser 300.000 euros pour la campagne de promotion de la Bourgogne. 
Que doivent penser les électeurs du canton de Montret, quand Monsieur Montebourg annonce qu'il n'a plus de mandat. Tel Saint-Pierre il a renié trois fois.  
Souvenez vous des leçons de morale que vous nous avez données. Je parle de Thomas Thévenoud. Son comportement face au fisc me choque et choque les Français. Cela ne peut plus durer.  Il fait passer des manquements moraux en symptômes médicaux. C'est trop facile.
De plus un de vos vice-présidents, déclare que l'affaire n'est pas si grave. Je ne peux pas imaginer que ce n'est pas grave.
Nous demandons sa démission. Comment peut-il être capable de convaincre ses électeurs qu'il peut conduire leurs intérêts alors qu'il ne peut pas conduire les siens.
Comment être crédible, quand les feuilles d'impôts arrivent. Le contribuable lui devra payer. Il fait partie des sans dents.
Concernant Thévenoud, si vous souhaitez aujourd'hui lever toute ambiguité, nous sommes disposés à prendre part à un scrutin public pour demander la démission de Monsieur Thévenoud.
Le 28 septembre auront lieu les élections sénatoriales. Je salue mes dix collègues qui sont présents. 
Concernant la réforme territoriale, il faut respecter l'échelon départemental. Qui s'occupera du SDIS. 
Nous ne pouvons supporter une contraction aussi massive de nos ressources sur une période aussi courte.
La réforme territoriale est essentielle, mais tout a été fait à l'envers».

Evelyne Couillerot
répondant à André Accary
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«Vous commencez votre propos, Monsieur Accary, sur le thème «des affaires rattrapent la Saône-et-Loire». Vous évoquez Arnaud Montebourg. Attention à la diffamation. Je veux dire le nombre de messages que nous avons reçus saluant son action. 
Lorsque vous évoquez Thomas Thévenoud, en disant qu'il est membre du groupe, je vous signale que physiquement il a changé de place. Il ne fait plus partie de notre groupe. Regardez ce qui se passe autour de vous. Ne pensez pas seulement à faire le buzz. Nous sommes censés être responsables. Nous ne sommes pas un tribunal. Nous n'avons pas le pouvoir légal de demander ou de démissionner Thomas Thévenoud. Nous n'avons pas ce pouvoir là et il faut le dire.
Mais oui il y a des comportements qui ne sont pas compatibles à un mandat d'élu. Nous souhaitons que notre collègue, dans un devoir éthique, prenne ses responsabilités; Au nom du devoir de confiance avec nos concitoyens. Vous avez un jugement à géométrie variable. Vous aviez dit que les affaires privées ne devaient pas rentrer dans les affaires politiques. C'était quelqu'un de votre groupe.
Vous tirez la démocratie vers le bas, avec vos leçons de morale. Vous faites du populisme et au final c'est nous tous qui sommes suspects. Alors que nous voulons mener nos mandats avec responsabilité.
Concernant la réforme territoriale, c'est vrai que ce n'est simple pour personne. Nous avons agi pour porter le message des élus et de la population de Saône-et-Loire.
Lorsque nous disons que le contexte est compliqué, nos positions se séparent. Nous, nous pensons qu'il faut continuer de travailler, plutôt qu'inquiéter nos concitoyens. Je n'irai pas plus loin».

Jean Girardon
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«On comprend tous que nous sommes tous tristes. L'exercice auquel on se doit, n'est pas facile. On aimerait que l'on parle autrement de la Saône-et-Loire. A Cluny, on dit «quand on parlait de nous avec Sonia Rolland on était fiers. Aujourd'hui on ne l'est pas»
Notre groupe ne pouvait pas ne pas évoquer ce sujet. Il n'est pas question de tirer sur une ambulance. Les médias en rajoutent car ils ont matière à en ajouter.
Nous sommes d'accord pour le numérique, pour que nos campagnes aient des médecins. Mais cela est gâché. Il n'est pas question de s'envoyer des affaires à la tête des uns des autres. Tournons cette page qui n'a pas grandi notre assemblée et notre département.
Pour la réforme territoriale, nos débats ne servent pas à grande chose, quand la technocratie a décidé. Alors il faudrait que tous ensemble nous puissions continuer de faire vivre nos territoires,  en faisant confiance aux populations et aux élus»

Jean-Luc Vernay
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«Je suis déçu par votre attitude Monsieur Accary. Nous ne sommes pas des juges. Il y a deux ans vous auriez pu conseiller à l'une d'entre vous de démissionner. Il faut se rassembler et ne pas tout utiliser dans des buts politiciens. Je demande à l'opposition d'être plus digne et de se rassembler pour l'avenir de la Saône-et-Loire»

Rémi Chaintron
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«Nous devons continuer à travailler pour la Saône-et-Loire, pour les compétences qui sont les nôtres. Chacun s'est exprimé s'agissant de la position du collègue Thomas Thévenoud. Vous avez exprimé une demande, celle de sa démission. Moi même j'ai exprimé la même position en souhaitant qu'il se retire de cette assemblée. Il y a unanimité sur le message qui est envoyé. Je ne voudrai pas, rejoignant Jean Girardon, que l'on se lance des messages. Il était nécessaire que les uns et les autres s'expriment.
A l'instant présent, on doit tenir compte de l'exigence de nos concitoyens à l'adresse de celles et ceux qui prennent des décisions avec leur argent. Nous n'avons pas la possibilité de le démissionner. On peut le conseiller. On a un règlement intérieur. On a décidé de moduler les indemnités en fonction des présences et des absences. Je propose qu'on aille au maximum, à savoir 50% de la réduction des indemnités».

André Accary
«Je vous rejoins sur le changement du règlement intérieur, car il faut être fort dans nos propositions.  Je suis conscient que l'on ne peut pas demander la démission de quelqu'un. 
Vous avez parlé d'une autre affaire, qui n'a rien à voir. Car cela vous a concerné aussi. On n'est pas sur le même cas de figure. Ne mélangeons pas tout. Car cela a touché les élus locaux, en qui la population a encore confiance.
Je ne fais aucun amalgame entre Montebourg et Thévenoud. D'ailleurs la réforme des indemnités touchera les deux. Il est inadmissible que des élus touchent des indemnités alors qu'ils ne sont pas présents. A quel salarié on tolérait de telles absences. Il y a des choses à changer au niveau local et national».

Rémi Chaintron
«Vous me reprochez de vouloir partir. Vous vous êtes déjà candidat, Monsieur Accary, puisque vous l'avez déjà annoncé.
Moi j'ai toujours dit que j'étais prêt à laisser la présidence à Arnaud Moutebourg, présidence pour laquelle il a été élu. Arnaud Montebourg est une chance pour la Saône-et-Loire. Il a été été continuera être utile»