Opinion

A Chalon... à Mâcon, les journalistes sont-ils des terroristes...?

A Chalon... à Mâcon, les journalistes sont-ils des terroristes...?

C'est le coup de gueule du jour de notre confrère Creusot-infos qu'info-chalon.com partage allègrement... En Saône et Loire, la vigilance doit être de mise devant des faits de plus en plus graves.

Ce dimanche 28 septembre est jour d’élection en Saône-et-Loire avec les Sénatoriales. Les grands électeurs sont convoqués au Parc des Expositions à Mâcon pour voter. Cela se fera en catimini… En effet, les journalistes seront interdits d’accès. C’est le message qui leur a été adressé de façon très officielle par les services de la Préfecture : «La présence des médias ne sera pas autorisée pendant les opérations de vote et de dépouillement qui se tiendront au parc des expositions à Mâcon».
Cela a le mérite d’être clair. Voici venu dans notre pays le temps de la censure. Et il s’agit d’une décision de justice. C’est en effet la Présidence du Tribunal de Grande Instance de Mäcon qui a décidé que les journalistes étaient indésirables.
Il est sans doute redouté que l’un d’entre-eux dépose une bombe à l’intérieur de la grande salle de vote. Les journalistes sont donc considérés comme des terroristes, ce qui dans la période que l'on vit avec les événements que l'on sait, est pour le moins révoltant.
«creusot-infos» qui n’a pas la langue dans sa poche a donc choisi de le dénoncer publiquement avec cet article. 
Nos concitoyens doivent savoir que dimanche les journalistes feront l’objet d’une mesure de censure et d’exclusion. Cela est proprement scandaleux.
Aux dernières élections, européennes, municipales, législatives, présidentielles, régionales, cantonales, les journalistes ont toujours pu effectuer leur travail dans les bureaux de vote, en effectuant des reportages photos et en prenant la température. Ils ont toujours pu assister aux opérations de dépouillement. Dimanche cela ne sera pas le cas. Pas question de photographier les grands électeurs en train d’accomplir leur devoir. Pas question d’assister et de photographier les opérations de dépouillements.
Les journalistes ont été désignés de façon arbitraire comme des délinquants, des personnes dangereuses. Il est sans doute plus facile d’interdire à des journalistes de venir effectuer leur travail dans un grand bureau de vote, que d’arrêter des Djihadistes qui rentrent en France. 
C’est plus facile, mais ce n’est pas glorieux pour les personnes qui de façon arbitraire et unilatérale ont pris une décision qui ne les grandit pas et qui est un coup porté à la démocratie, à notre démocratie. Quand il se comporte comme cela, notre pays n’est plus le pays des droits de l’homme. Il est le pays de privation des libertés. Car finalement cette décision consiste à bâillonner en partie la presse, en décidant pour elle. Comme dans régimes totalitaires. Tout cela est bien triste et ne grandit pas nos institutions.

Alain BOLLERY