Le flux a battu le reflux, la foire du Grand Chalon hisse le drapeau vert en termes de fréquentation

Rien n’est jamais acquis d’avance. Ce n’est pas le président du Comité des Foires et Salons Christian Wagener, à son poste de commandement depuis 2010, donc à sa cinquième édition d’une manifestation qui en compte quatre-vingts, qui soutiendra le contraire, lui qui était aux cents coups quant à l’état des allées et venues du millésime 2014. Lequel a doublé son prédécesseur, pointant à quelque 32.000 visiteurs il y a douze mois.

Des entrées plus nombreuses

Il peut chasser ses idées noires, le président, hanté par une moindre densité de public qui aurait fait baisser d’un ou plusieurs tons la crédibilité de l’événement local en la rendant plus ardue pour la suite. « Je respire un peu mieux », confiait-il ce dimanche en milieu d’après-midi, soit à quelques heures du coup de sifflet final. »On est en avance (abstraction donc faite des résultats de la journée dominicale N.D.L.R.) d’à peu près 1500 entrées par rapport à l’année dernière. C’est encourageant, car toutes les foires, de villes de taille similaire à Chalon, voire supérieure, chutent de 12 à 18%. C’était ma grosse inquiétude. Ca me soulage, mais je m’étais préparé psychologiquement. Je me disais : on va en perdre 10%. » En « vieux renard » des paraboles, le responsable sait séparer le bon grain de l’ivraie, quant à ceux qui forment le cœur de la foire dont l’objectif vital est de tendre d’une manière ou d’une autre vers l’acte de vente à très courte, courte ou moyenne échéance. « L’exposant, quand il vous dit que c’est comme l’année dernière, c’est que ça va bien. Tout le monde est d’accord pour dire que ce sont dix jours importants liés à l’économie. Notre souci, c’est d’avoir du monde pour que les exposants aient des clients potentiels.»

Des idées pour s’étendre, et des jeunes à attirer

Concernant l’argumentaire disséqué, Christian Wagener voit plusieurs raisons dans le peuplement bonifié. « Pourquoi échappe-t-on à la baisse ? Je pense que c’est parce que l’on a innové avec l’oasis bien-être, ainsi qu’avec le chapiteau destiné aux ateliers cuisine. » par ailleurs le pays-hôte en 2014, l’Italie, aura de son côté manifestement tiré son épingle du jeu. Des projets pour 2015, le président n’en manque pas, encore faudrait-il pouvoir les mettre en œuvre pour diverses raisons. « Il faudrait essayer d’augmenter la surface avec le parvis, et réaliser une entrée digne de ce nom. Il serait également pas mal d’ouvrir directement depuis le rond-point et de neutraliser dix jours durant le secteur. » Dans un autre domaine, la tranche 25-35 ans est la moins représentée. « A nous de trouver quelque chose pour les faire entrer au moins une fois.» Une certitude absolue, la remise au goût du jour de l’antique tarte au fromage qui est certainement restée gravée dans la mémoire des anciens chalonnais. L’amicale des cuisiniers de Saône-et-Loire s’en portera garante, énergiquement menée par son président Christian Didier. A noter que le prochain pays, invité d’honneur, n’a pas été désigné pour 2015. Il s’agira soit de la Turquie, soit de la Pologne.

Toujours fidèle à plusieurs rendez-vous annuels

Fort de son bataillon de bénévoles (« il y a une seule salariée très compétente », dixit Christian Wagener), le Comité des Foires et Salons fait sien le Salon du mariage, organise tous les deux ans le trial indoor, participe en qualité de prestataire avec la municipalité au marché de Noël. Il y a cependant un trou dans le calendrier qu’il aimerait combler. Le catch (prisé des Chalonnais jadis), essayé en 2012 et 2013 n’a pas fait florès, c’est le moins que l’on puisse écrire. Alors des idées sont en gestation. Reste à mettre en pratique ce qui serait susceptible de fédérer. Pas une mince affaire…

                                                                                               Michel Poiriault