Chalon sur Saône

La Ligue des Droits de l'Homme dénonce "l'opacité du dossier de la vidéo-surveillance à Chalon sur Saône".

La Ligue des Droits de l'Homme dénonce "l'opacité du dossier de la vidéo-surveillance à Chalon sur Saône".

Après avoir été acté par la précédente municipalité, le dossier de la vidéo-surveillance revient sur le devant de la scène à Chalon sur Saône. Lundi soir, c'est le point 22 à l'ordre du jour du conseil municipal. Et déjà, la Ligue des Droits de l'Homme met en garde contre "l'absence manifeste de transparence sur le sujet" et "un coût d'exploitation pharaonique".

Nicolas Beysseyre, Président de la section de Chalon sur Saône de la Ligue des Droits de l'Homme se veut très offensif sur le sujet de la vidéo-surveillance. "On ne lâche rien !". Après avoir obtenu gain de cause au coeur de l'été auprès du tribiunal administratif de Dijon, mettant un terme à "l'arrêté anti-mendicité" pris la ville de Chalon, la section chalonnaise repart à l'assaut, dénonçant "les dérives qui entourent le déploiement de la vidéo-surveillance à Chalon". Interrogé par info-chalon.com, sur le fait que la Ligue ne s'était pas trop fait entendre en septembre 2013 lorsque Christophe Sirugue, à l'époque maire de Chalon sur Saône, avait acté l'implantation de caméras de vidéo-surveillance, Nicolas Beysseyre, s'est empressé de rappeler qu'il n'était pas président de la section à l'époque, "et que ce combat est pour nous en dehors de tout clivage politique, de droite comme de gauche, nous sommes dans l'opposition de principe à la vidéo-surveillance".

Afin de justifier le positionnement de la Ligue des Droits de l'Homme, "je m'appuie sur les seuls chiffres officiels de la délinquance en notre possession, à savoir ceux du commissariat de police de Chalon sur Saône, et ils sont sans équivoques, Dans l'article publié sur info-chalon.com le 16 janvier dernier, Bruno de Bartolo, commissaire de police, évoquait des chiffres de délinquance qui n'avaient jamais été aussi bas depuis 2005 (lire notre article). Le point à l'ordre du jour 22 du conseil municipal fait état d'une "étude menée après notre arrivée. Mais de quelle étude s'agit-il ? Qui l'a réalisé ? Quel coût ? Quelles conclusions ? Mais que tout soit rendu public sur le sujet" lance Nicolas Beysseyre, visiblement remonté contre "l'opacité qui règne autour de ce dossier à Chalon sur Saône. Les chiffres de la police disent le contraire de ce que certains laissent entendre".

Reste la question du coût d'exploitation d'un réseau de vidéo-surveillance et là encore la Ligue des Droits de l'Homme tape du point sur la table et met en garde, "alors qu'on nous dit que Chalon était au bord de la mise sous tutelle et que les caisses sont vides. Mais il faut que les Chalonnais connaissent le coût !".

"On a de quoi s'interroger franchement et ce d'autant plus que les dispositifs d'accompagnement diminuent d'année en année. Une étude de faisabilité c'est 100 000 euros, l'installation 30 000 euros par caméra, la maintenance 5000 euros/caméra, la masse salariale pour 20 caméras 150 000 euros/an. Pour la seule ville d'Amiens qui a été pionnière dans la vidéo-surveillance depuis 1995, c'est un coût de 900 000 euros/an".

Au-delà "de la dangerosité de la vidéo-surveillance en terme de liberté individuelle, elle ne résoud rien. Les études sont là pour le démontrer" conclut Nicolas Beysseyre, qui entend bien mener le bras de fer contre la municipalité sur le sujet.

Laurent Guillaumé