Faits divers

Meurtre d’Arnaud Philibert à Autun en décembre 2012

Meurtre d’Arnaud Philibert à Autun en décembre 2012

Le procès d’assises pour « meurtre sur personne vulnérable » d’Emmanuel Menarello et de Patrice Hardy a repris ce jeudi matin au TGI de Mâcon. Arnaud Philibert, un jeune handicapé mental de 33 ans, est mort sous les coups des deux co-accusés dans la nuit du 30 au 31 décembre 2012 à Autun. Trois témoins ont été entendus ce matin ainsi que la maman de la victime.

Ce matin, le défilé des témoins directement concernés par  la nuit des faits s’est poursuivi à la barre de la Cour d’Assises. L’ambulancier qui est intervenu à 2 h du matin le 31 décembre a été entendu. Il a confirmé à la Cour qu’il n’avait pu que constater, avant l’arrivée du médecin, le décès de la victime après avoir tenté de le réanimer. C’est lui qui a averti la gendarmerie d’Autun, quand à la vue du visage tuméfié d’Arnaud Philibert et de l’état alcoolisé d’Emmanuel Menarello et de Patrice Hardy, les deux accusés de 22 et 20 ans, la mort d’Arnaud Philibert lui a paru suspecte.

La Cour d’Assises a ensuite entendu deux amis des accusés, qu’ils ont joints au téléphone dans la nuit, une heure environ avant d’appeler les secours. Il s’agit des deux co-gérants d’un bar autunois que les deux jeunes avaient l’habitude de fréquenter. Ils ont, par téléphone et chacun à leur tour, tenté de convaincre les deux jeunes gens d’appeler le SAMU, ce que les accusés ont fini par faire après moult échanges mais beaucoup trop tard. Les deux témoins, qui ont permis de brosser des portraits plus nuancés et précis des deux co-accusés, ont chacun été surpris d’être appelés dans la nuit et ont eu un moment d’incrédulité avant de découvrir la triste réalité. Emmanuel travaillait depuis quelques mois dans le kebab-café d’un des témoins qui le dépeint comme « un employé modèle » et un jeune gentil et serviable. L’employé modèle, alcoolisé, s’est pourtant servi ce soir de 2012 du jeune handicapé comme d’un punching-ball.

Temps fort de la matinée : le témoignage de la maman de la victime. Très digne, elle a éclaté en larmes à la barre mais a pu répondre aux questions du président. « Je voudrais que justice soit faite. C’est inadmissible la mort qu’il a eu ». Elle a décrit son fils comme naïf et influençable. « Il avait 33 ans mais une mentalité de 17 ans » a-t-elle précisé. Elle a aussi évoqué la marche blanche organisée en mémoire d’Arnaud qui avait réuni à l’époque entre 600 et 700 personnes dans la commune.

Le président a ensuite lu la déposition de la cousine d’Arnaud, que Monarello aurait souhaité séduire et inviter ce soir tragique, qui a décliné l’invitation. Cet après-midi, la cour s’attachera à dresser le portrait des deux co-accusés.

Nous reviendrons plus précisément sur le déroulement de cette deuxième journée ce soir.

F.G.