Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Au volant en état d'ivresse et sans permis de conduire

TRIBUNAL DE CHALON - Au volant en état d'ivresse et sans permis de conduire

Antoine, un habitant de Saint-Bérain-sur-Dheune, dort depuis jeudi soir au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand.

Ce quinquagénaire a en effet gâché irrémédiablement la chance que la justice venait de lui offrir, en le plaçant sous bracelet électronique, afin de purger une peine de 2 mois de prison, que le tribunal correctionnel de Chalon lui avait infligée le 22 mai 2014 pour une conduite sans permis. Le 14 octobre 2014 il s'est fait contrôler en état d'ivresse à Chalon par une patrouille de police... et toujours sans permis de conduire !
Jugé ce jeudi en comparution immédiate, Antoine a été condamné à 6 mois de prison, dont 3 mois avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans, avec obligation de se soigner, de travailler et de passer son permis de conduire. Comme l'avait réclamé le substitut Anne-Sophie Kopacz « afin que cette audience soit pour lui une prise de conscience », le Tribunal a ordonné un mandat de dépôt. Lors du prononcé du jugement, la présidente Laurianne Baillargeaux a précisé au prévenu qu'avant de sortir du centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand il devra aussi effectuer les deux mois qu'il aurait du accomplir avec le bracelet électronique à partir du 31 octobre 2014.

Tout a commencé par le dépôt de plainte de son ex-amie, indiquant que celui-ci lui avait volé sa voiture. Peu de temps après, repérant un véhicule correspondant au signalement de la voiture volée, des policiers ont décidé de contrôler son conducteur. Or ce conducteur n'était autre qu'Antoine, qui n'a pas pu présenter de permis de conduire... et qui surtout était en état d'ébriété, avec un taux d'alcoolémie de 0,71 mg par litre d'air expiré.

Le mis en cause a expliqué aux enquêteurs qu'il avait eu avec la plaignante une liaison qui avait duré un an, que cette liaison s'était achevé quatre jours auparavant, et que pendant cette liaison il lui avait acheté une voiture. Il a aussi indiqué que s'il avait pris le volant de cette voiture, c'était tout simplement pour la garer un peu plus loin de l'habituel stationnement, car Madame avait commencé à la rayer pour l'empêcher de la vendre ou de la donner à sa fille.

Dans ses réquisitions le substitut Kopacz a fait observer qu'Antoine avait un casier judiciaire bien fourni avec pas moins de quatorze condamnations depuis 1984 et que les trois dernières concernaient des infractions routières. La représentante du ministère public a également souligné que le prévenu continuait à conduire « au mépris du danger, au mépris de la justice » et qu'elle ne comprenait pas « les raisons de ce comportement inquiétant ».
Conseil d'Antoine, Me Maïté Peleija a tenu à rappeler que l'interpellation, contrairement à ce qui arrive souvent avec des personnes ivres, s'était très bien passée, et qu'il avait spontanément signalé qu'il n'avait pas de permis de conduire. Un permis qui est annulé depuis 2008. L'avocate a également confié que son client avait surtout besoin de se soigner et de travailler et que ce n'était pas en ordonnant un mandat de dépôt qu'on allait pouvoir mettre en place immédiatement des soins et que le mis en cause, qui est au chômage depuis un an, allait pouvoir retrouver un travail. Des arguments, dont le Tribunal n'a guère tenu compte.
 

Gabriel-Henri THEULOT