Chalon sur Saône

L’actrice Bunny Godillot tiendra-t-elle en Chalon un compagnon de route aux épaules solides ?

 L’actrice Bunny Godillot tiendra-t-elle en Chalon un compagnon de route aux épaules solides ?

La scénariste-réalisatrice et tutti quanti Bunny Godillot était en vadrouille ce mercredi après-midi à Chalon-sur Saône.

En repérage de lieux de  tournage, en rendez-vous artistique, ou pour la promotion de son prochain spectacle « Merci Monsieur Spielberg» ? Que nenni. Toutes les cartouches étant épuisées, il ne reste plus qu’une solution : lâcher du lest afin d’emmagasiner un maximum d’influx nerveux avant les échéances du one- woman-show dont elle est la conceptrice et la propagandiste sur les planches. Histoire de tenir son rang en restituant ce qui doit l’être avec la justesse millimétrée à laquelle elle s’assujettit talentueusement et avec majesté.

Allô, Bunny Godillot, L’Abattoir me recevez-vous ?

La comédienne notoire au palmarès long comme le bras tant elle a écumé les scènes en long en large et en travers aux côtés des plus grands, s’est baguenaudé dans le plus parfait anonymat. Le courant vibratoire passe entre elle et la cité, on n’explique pas l’inexplicable ! « Je viens me promener dans le centre historique, faire du tourisme, ça m’inspire. J’en suis follement amoureuse, je me balade avec Léon Godillot, mon fils cadet. Chalon est une ville très ouverte, branchée, qui donne envie de faire. Il y a plein d’initiatives ici, et c’est ce qui m’attire. J’ai envie d’essayer sur la durée de tisser ce genre de collaboration avec des gens de la ville de Chalon qui seraient intéressés par mon travail. » Hum, pas taraudée peu ou prou par une petite arrière-pensée ? Asticotée par l’impérieuse envie d’un pré carré ? « Je viens zoner autour de L’Abattoir, car mon spectacle raconte une histoire qui empiète, prend racine dans une boucherie et un frigo. Je ne rêve que d’une chose : donner mon spectacle à L’Abattoir plus particulièrement. C’est exactement tout ce que j’aime. J’adore aussi le Collectif  Alteréaliste. Je trouve ça formidable. » A en perdre son latin si ce n’est pas faire les yeux doux à une commune au silence pour l’heure assourdissant... Et surtout si cette déclaration d’amour ne débouche pas sur la chrysalide de sa pensée onirique…

 

Des élèves ô combien réceptifs

Bunny fera deux représentations aux Ateliers du Jour de Montceau-les-Mines, les mercredi 5 et jeudi 6 novembre, à 20h30. « Montceau fait suite à une initiative complètement personnelle et bénévole de ma part. J’ai voulu y faire une action auprès d’un collège et de deux lycées (les lycées professionnel Françoise Dolto et Saint-Exupéry, le collège Henri Parriat). J’ai eu cinq classes au total, dites difficiles. J’ai adoré. Ils vont tous venir, je vais faire une matinée spéciale pour eux le 6 novembre. J’ai voulu offrir cela à la ville de mes parents et de mes grands-parents, car la culture doit passer par la transmission des savoirs et l’éducation. » Remontée à bloc, Bunny Godillot sait parfaitement où elle veut en venir. « On a trouvé un vrai dialogue sur deux choses, et je ferai des master-classes et des ateliers. Premièrement c’est un métier qui demande beaucoup et s’appelle jouer ; deuxièmement, le les ai fait travailler sur le rêve et les outils pour le réaliser, et ils se sont tenus super tranquilles. C’était extra. » Ceci étant dit, dans son esprit aucune tergiversation, l’union fait la force. Du tous pour un, et un pour tous en quelque sorte. Puis roulez jeunesse ! « J’appartiens au Collectif ART-US. On effectue des choses qui nous tiennent à cœur, avec un cerveau collectif, des compétences collectives…La production indépendante est devenue très compliquée. Il faut travailler sur le collectif, et donc vraiment dans les années qui viennent j’ai envie de développer ART-US. » Dont acte.

 

Songe d’une nuit d’automne

Ce bon Monsieur Spielberg va être délicatement posé sur son  piédestal les 5 et 6 novembre, et le désir chimérique, entre autres, de laisser se défouler à leur guise les neurotransmetteurs. « C’est l’histoire tirée directement de ma vie, de quelqu’un qui rêve et va se mettre en route pour réaliser ce rêve fait de chutes et de relèvements pour, un jour très, très longtemps après, y arriver. Tout le monde peut s’identifier à ce parcours de vie. C’est un parcours initiatique. Sur « My way » de Nina Simone les gens vont marcher pendant 1h30», argumente Bunny. Alors, pour « Merci Monsieur Spielberg », levez le doigt. Renseignements/Réservations : 03.85.67.78.10, www.embarcadere-montceau.fr

                                                                                             Michel Poiriault