Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Entre boire et conduire, il faut choisir

TRIBUNAL DE CHALON - Entre boire et conduire, il faut choisir

« Le week-end, il faut impérativement que je boive » a confié à la barre du tribunal correctionnel de Chalon Alexis, poursuivi pour conduite sous l'empire d'un état alcoolique.

 Pour la cinquième fois, cet ouvrier de 23 ans s'est fait prendre au volant d'un véhicule, alors qu'il était en état d'ébriété. Dans la soirée du 26 octobre dernier, il a été contrôlé par les gendarmes d'Autun et le contrôle a révélé un taux de 0,60 mg d'alcool par litre d'air expiré.
Alexis a expliqué au Tribunal qu'il avait une addiction à l'alcool depuis 4 ans, mais que la précédente condamnation en juillet 2013 par cette même juridiction l'avait aidé à arrêter durant la semaine.
« Tous les malades alcooliques ne sont pas des délinquants » a fait observer le vice-procureur Isabelle Durnerin, avant de poursuivre « Monsieur n'a pas eu le courage de choisir entre boire et conduire ». La représentante du parquet a notamment requis 4 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt.
Conseil d'Alexis, Me Sophie Delahaut a rappelé que son client avait conscience de son problème avec l'alcool. « A cause de ce problème, sa petite amie l'avait quitté. Il a fait de sérieux efforts en réduisant sa consommation et son amie est revenue ». 
Après avoir souligné que le prévenu avait surtout « besoin de soins beaucoup plus appropriés », l'avocate a aussi estimé que le mandat de dépôt était « tout à fait malvenu ». « Accordez-lui une dernière chance, car il a un travail. S'il reste en liberté, il pourra commencer des soins plus facilement ».
Un argument que n'ont pas retenu les juges, en infligeant à Alexis 2mois de prison, assorti d'un mandat de dépôt, en constatant l'annulation de son permis de conduire avec interdiction de le repasser dans un délai de 3 mois et en ordonnant la confiscation de sa voiture.

Alexis a ainsi appris à ses dépens qu'on ne se moquait pas impunément de la justice. Le Tribunal n'a en effet guère apprécié que le mis en cause réitère des faits de conduite sous l'empire d'un état alcoolique, tandis qu'il avait sollicité quelques jours plus tôt une procédure d'aménagement de peine sous surveillance électronique.


Gabriel-Henri THEULOT