Opinion de gauche

Le Progrès Social... la seule arme anti-crise

Les progressistes sont placés devant un choix décisif : se rassembler pour reconstruire une voie de progrès ou périr dans le champ de ruines provoqué par la guerre économique.
En France et dans d’autres pays ( y compris l’Allemagne), la crise résulte, pour une large part, de la soumission aux exigences du capitalisme financier, et pour une autre part, de ce que trop de forces sociales cèdent ou collaborent  sous l’avalanche de coups portés par les bras armés du libéralisme.
Les concepts les plus éculés et les plus réactionnaires, présentés et répétés  à longueur de journée par des experts serviles et complices, ont pour nom : compétitivité, austérité, responsabilité…
Au nom de la compétitivité, ils sont prêts à jeter dans les poubelles de l’histoire, les conditions de travail et de salaire, les droits au travail, à la santé, à l’éducation, au logement...
Faudra-t-il, pour être compétitifs, que les enfants dès 12 ans, et les salariés jusqu’à 70 ans, travaillent 15 heures par jour, à moins d’un Euro de l’heure, sans jour de repos, sans sécurité sociale, sans droits, comme cela se passe, de nos jours, dans trop de pays où d’avides et cupides spéculateurs délocalisent sans contrepartie?
Au nom des équilibres financiers, ils infligent aux populations, et surtout pas à eux-mêmes, des cures massives d’austérité qui tuent les patients sans guérir la maladie.
Faudra-t-il que l’approfondissement de la crise provoquée par les politiques d’austérité, atteigne le socle de l’édifice républicain, pour que les équilibres financiers soient rétablis ?
Au nom de la responsabilité, ils dissimulent et ils mentent pour faire croire qu’il n’y a qu’une seule voie possible pour sortir de la crise.
Faute de pouvoir moraliser l’ultralibéralisme et d’imposer d’autres choix à l’oligarchie financière, faudra-t-il accepter encore longtemps, l’étalage indécent des richesses et des capitaux détournés et accumulés  par les classes dominantes, et la corruption de leurs valets lobbyistes et politiques, pour responsabiliser vraiment la société?
Le capitalisme et le libéralisme ruinent et détruisent la planète, l’économie étatisée s’est effondrée, la social-démocratie muée en social-libéralisme échoue sous nos yeux. Il n’y a aucune fatalité à cette situation. Il y a danger .à penser que rien n’est possible. Il existe, une tension sociale à ne pas sous-estimer, elle peut conduire au pire. Le totalitarisme nationaliste et fasciste se prépare, il est là, on le sent : il a caméras et micros ouverts partout.
La gauche sociale, progressiste et pacifiste a une lourde responsabilité à assumer. Il ne s’agit pas de se diviser dans des questions subalternes, des problèmes de virgules ou de personnes. Toutes les forces pour lesquelles le mot gauche fait encore sens, celles qui pensent que le déclin n’est pas fatal, que le progrès social et l’émancipation humaine dépendent d’une action collective pour plus de démocratie, de justice et de paix doivent , ensemble, répondre présents. Il y a urgence.


Lucien MATRON