Grand Chalon

Christophe Sirugue et le groupe Convergence dénoncent "la faute politique" du Président du Grand Chalon à propos du PLH

Christophe Sirugue et le groupe Convergence dénoncent "la faute politique" du Président du Grand Chalon à propos du PLH

Photo L.G info-chalon.com

Communiqué de Christophe SIRUGUE

Président du groupe « Convergence »

au sein du Conseil communautaire du Grand Chalon

 

Le Président du Grand Chalon vient de déclarer qu'il entendait mettre fin aux contraintes du PLH (programme local de l’habitat) sur l'agglomération. Il s'agit là d'une faute politique majeure qui démontre le manque d'ambition de Sébastien Martin pour notre territoire. L'absence de coordination de l'offre de logement dans le Grand Chalon a provoqué des déséquilibres dont les conséquences sont néfastes. La majorité précédente, que j’ai eu l’honneur d’animer, avait posé les premières bases d'une réflexion commune et partagée des 38 communes sur le développement urbain de la Communauté d'agglomération.

Les conséquences d’un tel revirement sont multiples :

Financières : - pour le Grand Chalon (donc les contribuables) qui sera contraint de développer des services pour répondre aux constructions supplémentaires nouvelles : réseaux (électricité, eau, assainissement, très haut débit), transport, ramassage des ordures ménagères, structures petite enfance...

- pour les habitants, qui seront éloignés des commerces, des activités de loisirs...

Environnementales : durant des décennies, des terrains ont été ouverts à la construction, parfois au mépris des zones inondables. Ces constructions ont conduit à la disparition de surfaces agricoles nécessaires au maintien d’une agriculture forte et à l’alimentation des habitants.

Nier cette réalité, c’est aussi ne pas vouloir comprendre que les ralentissements importants, autour du pont de Bourgogne, des ronds points de Saint-Marcel ou encore à l'entrée de Châtenoy-le-Royal, sont dus essentiellement au développement de l'habitat en Bresse et dans la vallée des Vaux.

Démographiques : les recensements qui se suivent ont jusqu’à présent démontré que la population de notre agglomération était stable, autour de 110.000 habitants. Ce que certaines communes perdaient, d’autres à côté le gagnaient. Malheureusement dans le même temps, Chalon a perdu plus de 12.000 habitants depuis 1975 et c’est maintenant les communes de première couronne qui vont connaître le même sort...Afin de conserver notre attractivité économique, il nous faut au contraire renforcer la ville-centre.

Alors que faut-il faire ?

En 2012, les communes ont consenti le transfert de la compétence urbanisme au Grand Chalon. C’était la première étape pour avoir une vision globale de l'offre de logement, tout en laissant aux maires le pouvoir de signer les permis de construire.

Il est indispensable de réguler la construction de nouveaux logements à l'échelle du territoire, et même au-delà. C’est pourquoi nous avons entamé le dialogue avec les intercommunalités voisines, notamment celles de la Bresse, comme nous y incite l’Etat.

Cela ne veut pas dire qu’il faut aveuglément refuser catégoriquement toute nouvelle construction. Le dialogue avec les maires doit bien entendu avoir lieu sur la base d’une vision partagée.  On ne peut plus penser au niveau de sa rue, de son bourg, mais il faut avoir regarder l’ensemble.

Une vision pour l’avenir de notre territoire, c’est ce qui semble manquer aujourd’hui à Monsieur Martin. Il est plus simple de penser pouvoir plaire à tout le monde plutôt que d’expliquer et convaincre sur des enjeux qui nous survivront. Le pire des arguments entendus est de dire que l'on devrait continuer de construire pour maintenir des enfants dans nos écoles... Mais si ces nouvelles maisons sont occupées par des propriétaires, leurs enfants quittant l’école primaire, il faudra de nouvelles constructions pour les remplacer ! Et après ?

Ce débat n'est donc pas « politicien » et dépasse nos engagements respectifs.

Oui, il faut reconnaître que c’est un sujet difficile pour les élus. Mais ce serait un manque de courage que de céder à des pressions immédiates d’habitants ou d'élus hostiles à cette régulation, dont chacun sait qu'elles sont contraires à l'intérêt général et parfois même à leurs propres intérêts, à plus ou moins long terme. Il ne faut pas affaiblir le coeur urbain de notre agglomération. Chalon et sa première couronne sont le moteur du Grand Chalon. L'annonce faite par Monsieur Martin est  un « grand pas en arrière » dont nous n'avons pas fini de payer les conséquences. 

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