Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Il retourne en prison pour conduite sans permis

A la barre, le prévenu a expliqué qu'il était dans la voiture pour se réchauffer... Une version que le substitut Anne-Sophie Kopacz a qualifiée de «farfelue», d' «incohérente».

Sorti de prison le 21 août 2014, Tarkan y est retourné ce mercredi à l'issue d'un procès en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Chalon. Ce Torcéen de 21 ans était poursuivi pour une conduite d'un véhicule à moteur malgré une suspension administrative ou judiciaire du permis de conduire, et cela en récidive pour avoir été condamné par cette même juridiction le 6 septembre 2013. 
Tarkan a écopé de 6 mois de prison  et d'une révocation partielle, à hauteur de 3 mois, du sursis avec mise à l'épreuve en date du 6 septembre 2013. Comme le parquet avait demandé à son encontre un mandat de dépôt, le jeune banlieusard creusotin est donc parti sous bonne escorte au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, afin d'y purger au total 9 mois de prison. 
Les faits reprochés à Tarkan sont simples et se sont déroulés à Torcy dans la nuit du 24 au 25 octobre 2014. Cette nuit-là, vers 3 h 25, des policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) du Creusot, qui patrouillaient, ont été intrigués par une voiture roulant à vive allure. Ils l'ont suivi, puis ont décidé de contrôler son conducteur, quand le véhicule s'est arrêté sur un parking. Il n'y avait qu'un seul occupant à bord et cet occupant n'était autre que Tarkan. 
Lequel a immédiatement indiqué aux policiers qu'il n'avait pas de permis de conduire et que la voiture lui avait été prêtée par une personne, dont il ne connaissait pas le nom. Mais sans reconnaître les faits. A la barre, le prévenu a expliqué qu'il n'avait jamais conduit et que s'il se trouvait à l'intérieur du véhicule, c'était tout simplement parce qu'il avait voulu se réchauffer à cette heure tardive. Le procès-verbal, rédigé par les fonctionnaires de police creusotins, étant, selon lui, certainement un faux.
Une version que le substitut Anne-Sophie Kopacz a qualifiée de « farfelue », d' « incohérente ».  « On peut se demander pourquoi Monsieur a préféré venir se réchauffer dans une voiture garée sur un parking pas très loin de son domicile, alors qu'un lit douillet l'attendait chez lui. Puisque, comme il le prétend, il n'avait pas la clé de la voiture et qu'il ne pouvait donc pas faire fonctionner le chauffage » a-t-elle ajouté. 
Après avoir noté que sur les trois mentions figurant au casier judiciaire du mis en cause deux concernaient une conduite sans permis, la représentante du ministère public a signalé que celui-ci avait commis une nouvelle infraction, tandis qu'il était suivi par la justice, et a ainsi requis 9 mois de prison, avec mandat de dépôt et avec révocation totale du précédent sursis avec mise à l'épreuve.
Conseil de Tarkan, Me Malinka Trajkovski a tenu à préciser que la révocation du sursis avait été seulement envisagée et non pas exigée par le juge de l'application des peines. L'avocate a également souligné que la version donnée par son client pouvait être vraie. « Je ne vois pas quel est l'intérêt de contester quelque chose qui est incontestable ». Me Trajkovski a aussi fait observer que 9 mois de prison avec mandat de dépôt était « une peine colossale » par rapport à la gravité de l'infraction et qu'un suivi socio-éducatif, comme celui ordonné dans le cadre de la mise à l'épreuve de septembre 2013, était parfaitement adapté à la situation du prévenu. Un argument que n'a pas retenu le Tribunal.


Gabriel-Henri THEULOT