Saône et Loire

Un grand-père peu recommandable

Un sexagénaire de Paray-le-Monial a été condamné à trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans, pour s’être livré à plusieurs reprises à des attouchements sur ses deux petites-filles, chaque fois qu’elles venaient séjourner chez lui.

L’aînée des petites-filles du papy a enchaîné, l’hiver dernier, plusieurs graves crises d’angoisse et de spasmophilie, qui ont nécessité son hospitalisation. La cadette, comme sa sœur a alerté sa mère des drôles de jeux de leur grand-père, en écrivant une lettre. A la barre, Patrick, 66 ans, reconnaît les faits, du moins les admet. De 2007 à 2012, il a déshabillé ou poussé à se déshabiller ses petites filles dans sa chambre, au grenier, dans le garage de sa maison. Il les caressait, embrassait parfois leur sexe, les tenait par les poignets. Il a aussi montré des films pornos et des revues du même acabit à la plus petite. Les attouchements ont commencé quad elles ont eu 5 ou 7 ans. Ce sont ses deux seules petites-filles, les enfants d’un de ses fils, aujourd’hui séparé de la maman. L’été 2012, au retour de vacances à Paray, la plus grande craque, a des crises de larmes, ne veut plus voir son grand-père et commence à raconter. Elle s’évanouira à cinq reprises d’août à novembre et sera hospitalisée. C’est au centre hospitalier que la maman des deux fillettes décide de porter plainte. « Je le faisais sans réagir parce que j’avais peur », dira l’aînée aux gendarmes. La petite quand elle a eu neuf ans, a eu le courage de dire non au grand-père salace.

« J’ai eu dans un contexte de fragilité psychologique et de détresse sexuelle des moments d’égarement, dit Patrick à la barre. Mais je ne l’ai jamais fait sous la contrainte ni avec violence. Pour moi, je ne faisais rien de mal. Elles étaient demandeuses. »

« Ça a commencé quand elles avaient sept ans. Vous pensez qu’un enfant de sept ans peut s‘opposer à son grand-père ? » interroge le président Santourian. « Vous avez surtout profité de la facilité d’avoir une proie. Ce n’est pas de la tendresse. ! Au regard de la loi c’est une agression ! »

Le papy ne semble pas voir où est le problème ou n’en mesure pas la gravité. Dans une déclaration aux gendarmes, il a raconté que sa petite fille de six ans regardait une vidéo porno sur internet et lui a demandé, en la visionnant, de pratiquer des attouchements. Et quand le tribunal lui demande s’il suit des soins psychologiques, le sexagénaire estime « ne pas en avoir besoin ». Pour son avocate, Me Karen Charret, le grand-père « n’a pas été que tripoteur. Il n’admet pas avoir été un agresseur ».

Karine Malara, pour le parquet requiert trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve, l’obligation de soins, celle de dédommager les victimes et l’interdiction d’approcher des mineurs. Le tribunal la suivra et le condamne à trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve.  Le grand-père a été inscrit au fichier national des délinquants sexuels, devra suivre des soins psychologiques. Il devra 7000 € à chacune de ses petites-filles et devra rembourser les frais de justice.

 

Florence GENESTIER