En plénière du Conseil Général, l'opposant André Accary fait le job

L'un d'entre eux le concédait que « tout est réglé, l'on ne va pas infléchir la politique de la majorité cet après-midi ». Le DOB à proprement parler n'aura d'ailleurs duré que quelques minutes, ne commençant qu'à plus de 16h. Mais André Accary, chef de l'opposition, a quand même fait le job, exprimant sa surprise d'entendre le président critiquer le gouvernement : « Vous venez de dire des choses avec lesquelles je suis d'accord M. le Président. Vous dénoncez certains aspects de la politique gouvernementale, mais vous avez raison ! Ceci dit, c'est dans l'initiative que nous devons être. Ce débat aurait dû se tenir plus tard compte tenu des incertitudes que vous avez évoquées, notamment celle de la loi de finance, qui n'est pas encore votée. Par ailleurs et pour ce qui me concerne, je serais assez favorable à un audit des finances après les élections de mars. » 

Ce à quoi le président a pu répondre : « Mais M. Accary, le DOB a toujours été conduit à ce moment là de l'année, avant le vote de la loi de finance. Heureusement pour nous, nous sommes capables d'anticiper. Au passage, j'attends vos propositions. Sur la politique du gouvernement, oui, je ne partage pas tout et je suis exigent. Quoi de plus normal ?... Mais croyez que je n'ai pas oublié la facture de M. Sarkozy, 600 milliards de dette, que nous payons encore aujourd'hui. Quant au niveau du désengagement de l'Etat, vous êtes bien le seul à ne pas le connaître. Evidemment que nous avons intégré les 8 millions de baisse de dotations. »

Le matin même, moment lors duquel l'essentiel du débat s'est finalement tenu, le chef de l'opposition a essuyé les sarcasmes de plusieurs conseillers et vice-président. « Vous n'avez pas de propositions alternatives » lançait Cécile Untermayer, « Nous savons tous que les prochains mois seront difficiles, alors aidez-nous. » Frédéric Cannard infligeait une petite leçon de transparence : « Notre majorité n'a fait qu'un seul budget, et l'on s'y tient. Du temps où votre famille était majoritaire, nous avions droit au budget supplémentaire pour faire passer ce que bon vous semblait. Aujourd'hui, tout est transparent, il n'y a plus de budget supplémentaire et c'est une très bonne chose. » Rude moment pour un opposant quelque peu esseulé.

R.B.