Chalon sur Saône

Chaude, très chaude atmosphère, effusions de joie, pour la renaissance de Kyo à Chalon

Chaude, très chaude atmosphère, effusions de joie, pour la renaissance de Kyo à Chalon

Au terme d’un silence radio de huit très longues années le groupe de vingt ans d’âge Kyo est revenu dans la lumière avec perte et fracas. La tournée « Le Graal Tour » a transité vendredi soir par la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône, où il y avait une foule remontée à bloc pour ne pas perdre une miette du festin. Du donnant-donnant d’abord, puis du gagnant-gagnant.

La foudre Kyo leur est tombée dessus

Il y avait comme un état de connivence déclarée, un climat symbiotique, la très longue disparition des écrans radar de Kyo ne lui ayant pas porté préjudice en ce qui concerne le charisme ad hoc dont il est dépositaire. Le grand oral a été réussi sans autre forme de procès, au moyen de ces incantations fiévreusement reprises par des admirateurs qui n’avaient pas relégué aux oubliettes leurs classiques, ces chansons désormais inscrites dans le marbre de la légende. Avec « Dernière danse », « Tout envoyer en l’air », « Je saigne encore », « Je cours », « Le Graal », tous titres arrachés de haute lutte à l’anonymat, et tombés dans le domaine public avec un vif éclat, contrairement à la grande majorité de ceux incrustés à l’intérieur du dernier album en date présenté, « L’équilibre ». Visiblement l’élan jubilatoire n’a point perdu de sa superbe, l’osmose se traduisant par des remerciement à tout bout de champ, l’incitation au « free hug » (accolade amicale avec ses voisins situés à droite et à gauche), une énergie à soulever des montagnes, une volonté indestructible. Quant au public, il aura montré comme un seul homme qu’il était d’une réceptivité à toutes épreuves, s’enflammant continuellement de la voix et du geste, lançant même un ban bourguignon en milieu de concert, réitéré en fin. L’ambiance était donc au beau fixe lors de ces joyeuses retrouvailles, entre gens de bonne compagnie. Le chanteur Benoît Poher et les cinq diablotins de musiciens ont en tout cas fait en sorte qu’il en soit ainsi, à grand coup de percées pop-rock, reflet de leur identité génomique sous une avalanche de décibels et de brasiliants jeux de lumière. Seule entorse à la règle, le retour au calme généré par le guitariste Florian Dubos, chanteur de surcroît, à un moment donné. Histoire de reprendre ses esprits avant de repartir de plus belle vers intensité sonore et titres opérants à même d’irradier plus que de raison. Chassez le naturel…

Un 5ème album dans le viseur

« C’est vraiment un bonheur de faire cette tournée. On est déjà en train de travailler sur de nouveaux morceaux. Dès que la tournée sera finie on entrera en studio pour un nouvel album. » Vous voici prévenu(e), Kyo semble avoir trouvé son second souffle, partant pour battre le fer pendant qu’il est chaud. Ce sera en la circonstance le 5ème album, après « Homonyme » en 2000, « Le chemin » en 2003, « 300 lésions » fin décembre 2004, et « L’équilibre » de mars 2014. Peut-être de nouveaux lauriers en perspective pour la formation, détentrice, entre autres, de trois Victoires de la musique, de quatre NRJ Music Awards, ainsi que du titre de meilleur groupe français, ce en 2004. Un millésime ô combien faste ! Regain d’espoir ?

                                                                                               Michel Poiriault