Chalon sur Saône

Un couple et ses deux enfants de 3 et 2 ans menacés d'expulsion du territoire ....

C'est sans doute une énième histoire liée à l'immigration mais pour la première fois en Saône et Loire, c'est une famille entière qui pourrait être expulsée du territoire national, a confié l'association ASTI à info-chalon.com.

David et Hasmik TAMOYEN, âgés de 29 et 22 ans, sont arrivés en France, à Chalon sur Saône plus exactement le 12 avril 2011, avec le secret espoir de fuir une situation compliquée en Arménie. Compliquée parce qu'ils sont issus de la minorité Yézide. Une minorité persécutée en Arménie avec de nombreuses violences commises à leur égard. Agriculteur, David exploitait une petite ferme avec quelques vaches avec son oncle, jusqu'à une visite impromptue d'un groupe d'individus, qui réclamait être propriétaire du dit-troupeau. Le ton monte et l'oncle est assassiné sous les yeux de David. 

s'ensuit une fuite en avant avec le risque de subir le même sort. Après s'être caché, David retrouve son épouse Hasmik, et prennent la décision de fuir en direction de la Russie avant concours de circonstance de suivre les filières de l'immigration clandestine et d'arriver en France, par le plus grand des hasards. Le seul et unique objectif de la famille Tamoyen étant de fuir une situation liée à un contexte mafieux, précise les bénévoles de l'ASTI Chalon. 

Depuis ce sont les habituelles démarches administratives qui se mettent en oeuvre afin de trouver un cadre légal d'accueil à la petite famille, qui s'est agrandie. Aujourd'hui, composée de deux enfants, âgés de 3 et 2 ans, vit dans la peur. Et pour cause. David a été arrêté par la police nationale alors qu'il conduisait sans pour autant avoir commis d'infraction au code de la route (en dehors de celle de conduire). En situation irrégulière, il a été placé en centre de rétention administrative à Metz ! alors que son épouse et ses deux enfants sont restés à Chalon sur Saône. 

Une situation de "no man's land" complet dénonce les membres de l'ASTI qui ont interpellé la Secrétaire Générale de la Préfecture de Saône et Loire... sans réponses. Aujourd'hui Hasmik Tamoyen vit dans la peur absolue de devoir quitter le territoire à tout moment et de se retrouver nul part en Arménie, seule avec ses deux enfants. Pour l'ASTI, "si d'aventure, l'obligation de quitter le territoire était appliquée, ce serait une première en Saône et Loire pour une famille entière". A quelques semaines de Noël, les bénévoles espèrent un geste qui permettrait d'éloigner une famille complète d'un risque majeur si le retour en Arménie devait être acté. 

Laurent Guillaumé