Chalon sur Saône

Les zones d'éducation prioritaire.... en voie de devenir secondaire ?

Les zones d'éducation prioritaire.... en voie de devenir secondaire ?

A la veille du Comité Technique Académique qui se réunit ce jeudi à Mâcon, et en prélude au Conseil Académique de l'Education Nationale du 26 novembre, l'intersyndicale a souhaité attirer l'attention sur la problématique des zones prioritaires. A Chalon sur Saône, comme partout ailleurs, les zones d'éducation prioritaire pourraient prendre du plomb dans l'aile.

Le plan qui s'annonce à l'échelle nationale est "clairement un plan d'austérité budgétaire sur la question de la nouvelle répartition académique de l'éducation prioritaire" insistent Vincent Castagnino (SNUipp-FSU), Jean-Michel De Almeida (CGT), Sylvie Descombes (SE-Unsa) et Catherine Morice (Snudi-fo). Tous soulignent la réduction des moyens qui se profilent avec les conséquences sur des zones d'éducation déjà défavorisées. "Nous ne sommes pas contre la solidarité entre les territoires" précisent-ils mais les conséquences de ces choix ne seront pas neutres, et encore plus sur des zones socialement défavorisées. 

A l'échelle nationale, "en 2012-2013n ce sont 5238 collèges  et écoles qui se trouvaient dans les réseaux de réussite scolaire et 2440 dans le système ECLAIR. A la rentrée 2015, seulement 1082 bénéficieront de l'étiquette REP ou REP+. C'est dire le ménage qui a été fait au sein du dispositif d'accompagnement.  Pour les représentants du personnel, il s'agit bel et bien d'une mesure visant à procéder à des économies drastiques en terme de fonctionnement. Un rapport de l'Assemblée Nationale faisait état d'un coût d'un milliard d'euros alors que les enseignants affectés en zone prioritaire ne perçoivent que 1155, 60 euros de plus ... ANNUELLEMENT ! contrairement à certaines allégations largement diffusées. 

A Chalon sur Saône, les trois quartiers retenus au titre de la géographie prioritaire de la politique de la ville 2015_2020 sont les Près Saint Jean, Stade-Fontaine au Loup et les Aubépins. Un découpage arbitraire pointé du doigt par les organisations enseignantes qui dénoncent les conséquences de la fermeture du collège Jean Zay, "depuis la fermeture, les élèves du principal quartier d'habitat social ont été répartis dans les collèges Camille Chevalier et Jean Vilar, sans compter les deux collèges privés ou les collèges Prévert et Doisneau. Au final, les enfants des trois quartiers populaires de Chalon sur Saône sont désormais répartis sur l'ensemble des 6 collèges de la ville. Le collège Doisneau est désormais impacté par la pauvreté grandissante de certains quartiers comme les Aubépins et sont sources de nouvelles préoccupations. Il n'est pas concevable que les écoles de ces 3 quartiers ne bénéficient plus des moyens de l'éducation prioritaire au seul prétexte de la fermeture d'un collège "ghetto" et d'une répartition des enfants des quartiers dans l'ensemble des collèges chalonnais" précise un courrier co-signé par le Président du Grand Chalon, le maire de Chalon sur Saône et le Sous-Préfet de l'arrondissement de Chalon sur Saône et adressé à l'Education Nationale et au Préfet de Saône et Loire. 

De leurs côtés, les enseignants concernés ont adressé un courrier à Madame la Ministre de l'Education Nationale afin de dénoncer la sortie du dispositif prioritaire de plusieurs écoles de Chalon sur Saône (groupes scolaires Saint Exupéry et Kergomard)  et l'absence d'intégration au dispositif d'éducation prioritaire de plusieurs autres écoles (Maurice Cortot et Anne Franck, Aubépins nord et sud, Romain Roland et Jean Moulin, écoles Clair Logis, Pablo Néruda et Bourgogne).

Comment est-il possible que la plus grande zone prioritaire en population de Saône et Loire ne bénéficie que de deux écoles en éducation prioritaire (seulement 140 élèves sur environ 1500) ? La question est clairement posée. 

Une pétition sera organisée tout prochainement par les organisations syndicales en attendant les conclusions des deux réunions techniques.

Laurent Guillaumé