Saône et Loire

Le Conseil Général de Saône et Loire offre un outil aux animateurs des EHPAD du département

Le Conseil Général de Saône et Loire offre un outil aux animateurs des EHPAD du département

La plateforme collaborative CULTUREàVIE, conçue par une agence creusotine, a été lancée ce mercredi à l’Alto pour le Département. Elle peut désormais profiter à tous les animateurs des EHPAD de Saône-et-Loire.

« L’animation pour les personnes âgées, c’est une de nos préoccupations majeures ». En début d’après-midi dans la grande salle de l’Alto, l’adjointe au maire déléguée aux personnes âgées a délivré des propos sur ce ton-là, en insistant sur une certaine responsabilité de la municipalité, des élus, des structures accueillant ce type de public, à mettre en place des activités contribuant au lien social et à l’autonomie des personnes bénéficiaires.
 

Accents sur la solidarité


Cette démarche d’animation, Evelyne Couillerot l’a implicitement mise en avant en tant que vice-présidente du Conseil Général de Saône-et-Loire, collectivité on le rappelle première concernée par les questions d’action sociale et médico-sociales sur son territoire. « Nous vivons de plus en plus vieux, mais vivons nous de mieux en mieux ? », a-t-elle introduit quant à son intervention et à la conférence annoncée cet après-midi sur la stratégie et les outils innovants pour réussir la qualité de la vie sociale en EHPAD. Un rendez-vous qui devait être marqué également par la signature d’une convention entre la collectivité territoriale et le Groupement national des animateurs en gérontologie (GAG).
Il convient d’abord de souligner des chiffres : « En Saône-et-Loire, on compte 96 personnes (contre 69 au niveau national) de 60 ans et plus pour 100 personnes de moins de 20 ans. 12% de nos habitants ont plus de 75 ans, alors qu’ils ne sont que 9% en France ». Pour le Conseil Général de Saône-et-Loire, il ne s’agit pas de dramatiser ces constats, et plutôt d’affirmer : « L’accompagnement des personnes âgées, c’est un coût mais c’est aussi une richesse. Prenons les 17 000 personnes bénéficiaires de l’APA sur le département, elles génèrent 1 900 emplois à domicile et 1 200 en établissements ». L’occasion pour Evelyne Couillerot d’accentuer une solidarité engagée en Saône-et-Loire avec notamment le développement des Maisons locales de l’autonomie. Et de faire remarquer que les EHPAD sont inscrits en quelque sorte dans cette politique : « Il y a toute l’offre complémentaire proposée par nos établissements. 95 structures pour 7 948 places, donc autant de personnes âgées accueillies… 5 000 équivalents temps plein, dont 126 postes dans l’animation ».
 

L’animation partagée comme dynamisme


C’est alors cet aspect de l’hébergement qui est revenu plusieurs fois, au cours de la conférence et au centre des attentions. David Séguéla, président du GAG - après quelques points historiques sur la notion de qualité de vie des personnes âgées et la fondation du Groupement - s’est appuyé sur une enquête nationale effectuée en 2011. Alors qu’une loi de 2002 mentionne les projets personnalisés dans l’accompagnement et l’accueil des personnes âgées, que l’importance de la dimension individuelle est notifiée depuis une dizaine d’années de même que des recommandations contre les risques d’isolement d’après la mission Hervy (2003), il apparaît aujourd’hui que la vie sociale des personnes âgées n’a pas bien évolué, n’a pas été adaptée comme ont pu l’être la qualité de soins et les conditions d’hébergement.
« Réussir la vie sociale des résidents est l’enjeu ». Toujours selon l’enquête, on a estimé qu’un résident a certes 4h30 de soins et de repas dans la journée. Mais 8h30 de temps libre aussi. Et pourtant, le rapport est de un animateur pour 71 résidents, et seulement 34% d’animateurs diplômés. Une situation dite de non-traitance est même dénoncée par le Groupement.
Le livre blanc du GAG pose ainsi cinq axes. La personnalisation tend à éviter la rupture dans le continuum de vie et à mieux préparer la personne à l’entrée en EHPAD. Quant à la vie sociale, il ressort un besoin d’innover. Dans le respect du projet personnalisé, l’agence creusotine Pas à Pas Communication est penchée sur un média social : ACTEURàVIE, où l’histoire de vie et les attentes de chaque résident seront répertoriées dans un logiciel.
Dans cette logique et partant cette fois-ci du principe que l’animateur est le premier ingrédient de la vie sociale au sein des EHPAD, l’agence a déjà conçu pour ledit Groupement national CULTUREàVie, une plateforme d’échanges de contenus culturels et de loisirs. « Le principe, c’est partager, c’est offrir une agence de communication à l’animation », résume Marc Boudot, premier responsable de la société créatrice qui avait déjà innové dans les EHPAD en sortant la Borne Mélo, grâce à laquelle les résidents ont retrouvé leur sens peut-on dire au travers de musiques qui jadis avaient rythmé leur jeunesse.
Lancée les 18 et 19 novembre lors du congrès annuel du GAG à Paris, CULTUREàVIE est destinée à profiter aux 8 000 animateurs d’EHPAD en France. Responsable éditoriale de la plateforme collaborative, Carine Jondeau l’a présentée en s’arrêtant sur deux champs de navigation principaux : les supports d’animation et les partages d’expériences. Sachant que le travail sur le contenu représente 50% du temps de l’animateur, David Séguéla insiste sur une innovation à exploiter, à faire vivre. Lui qui croit en une nouvelle aventure : « Dans les EHPAD en France, le taux d’absentéisme est de 10%, contre 3% dans tous les secteurs et 6% dans celui de la santé. Il est nécessaire de repenser la culture de l’accompagnement et je pense que ces échanges, plus simples, plus efficaces et vraies ressources, peuvent redonner du sens au travail des animateurs ». A la résidence de Notre-Dame de Marloux à Mellecey, Arnaud Ginions avait encadré des ateliers autour du livre Le Petit Prince, pour dit-il « redynamiser la bibliothèque de la résidence ». Une expérience dont l’animateur a fait part à Carine Jondeau et qui sera prochainement partagée via CULTUREàVIE.
 

Nouvel élan, nouveau souffle


Depuis ce mercredi soir, l’adresse internet www.cuture-a-vie.com est « ouverte » aux EHPAD de Saône-et-Loire, auxquels les codes d’accès de la plateforme ont été remis. Le Département - par la signature de sa vice-présidente chargée entre autres des personnes âgées, sous les yeux de son homologue Ghislaine Colombo déléguée notamment à la Culture et à la création - a signé son adhésion officielle au GAG. Celle-ci avait été décidée en assemblée départementale le 28 mars de cette année, car correspondant à un volet important du schéma 2010-2014 pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap relatif à la qualité de vie. L’accès à la culture pour les résidents en EHPAD est aussi renforcé pour le Conseil Général de Saône-et-Loire. « La Culture, c’est toujours ce qu’il vous reste quand vous avez tout oublié ». Ghislaine Colombo a salué là un partenariat intéressant, pour donner disons un nouvel élan à l’animation en EHPAD ainsi qu’un nouveau souffle aux personnes âgées.
Dans le livre blanc du GAG sont inscrits des objectifs financiers entre autres. Ce mercredi, la réalisation interactive présentée met déjà en avant un travail plus rationnel, dans l’intérêt des animateurs et du public concerné. Un raisonnement plus orienté sur l’humain et son suivi, que sur les aspects plus techniques de la structure. Pierre-Olivier Lefebvre, membre du GAG et délégué général du Réseau francophone des villes amies des aînés, a remarqué que la Saône-et-Loire est le deuxième Département, le premier en Bourgogne, à adhérer au Groupement et surtout à « débloquer » la plateforme pour ses EHPAD. Une avancée retenue par les représentants du CODERPA 71.

Alix BERTHIER

 

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