Chalon sur Saône

Olivier de Benoist prochainement à Chalon. Sarcasmes et grincements de dents en perspective…

Olivier de Benoist prochainement à Chalon. Sarcasmes et grincements de dents en perspective…

En l’espace de peu de temps ce ne sera jamais que la troisième fois que l’humoriste Olivier de Benoist foulera les planches de la salle Marcel-Sembat (le mercredi 10 décembre à 20h30) et narrera les heurs et malheurs des représentants du sexe dit faible. Pour « Fournisseur d’excès », son nouveau spectacle, Olivier fait amende honorable. De son propre aveu il ne tire plus à boulets rouges sur ses congénères féminines en leur faisant boire le calice jusqu’à la lie. Après s’être acheté une conduite il est devenu leur dévoué serviteur. A sa façon…Olivier de Benoist lève un coin du voile pour info-chalon.com

En tournée depuis près d’un an, n’est-ce que du bonheur ?

« La réponse est oui. C’est que du bonheur, on fait ça pour ça en fait. Paris, c’est sympa, mais on exerce ce métier pour tourner dans toute la France, c’est magique. Chaque jour est différent, on découvre des villes, des publics, des ambiances. »

 

Après « Haut débit », « Très haut débit », puis « Très très haut débit », voici maintenant « Fournisseur d’excès ». La démesure vous attirerait-elle tout particulièrement ?

« Non, pas du tout. « Fournisseur d’excès », au début je trouvais que le rire est dans l’excès, en même temps ça ressemble à fournisseur de rire, une espèce de clin d’œil. A l’origine j’avais appelé mon spectacle « Haut débit », parce que cela faisait ODB en anglais. Il y a un pont entre les deux, le spectateur est un peu comme quelqu’un qui cherche sur Internet. Il ne veut pas s’ennuyer. Il surfe, va ailleurs, il repart, il revient. C’est un one-man-show. Voilà les raisons qui ont conduit à cela. »

 

On ne brûle que ce que ce que l’on a  adoré, a-t-on coutume de dire. Les femmes sont-elles encore mises au bûcher ?

« Je suis l’avocat des femmes, j’ai changé, j’ai complètement changé. »

Est-il plus facile de chercher des poux dans la tête de la gent féminine ?

« C’est plus long en tout cas. Le travail est fastidieux. Dans mes premiers spectacles j’ai voulu faire du personnage un peu le con, et après j’ai voulu le conserver en lui faisant vivre de nouvelles aventures. Avant c’était « Tintin au pays des hommes », maintenant  c’est « Tintin au pays des femmes », avec ce type un peu crédule. »

Machiste, phallocrate, misogyne, donnez-vous le bâton pour vous faire battre ?

« Pour moi macho c’est un type qui n’aime pas les femmes, je ne vois vraiment pas l’intérêt, ce n’est pas drôle, c’est ringard, ça a tout les défauts du monde. Si vous voulez, le con, c’est moi. C’est ça qui est génial. »

Comprenez-vous les raisons de votre succès ?

«Oui, bien sûr, je suis chez Ruquier, chez Drucker, je suis souvent à la télé. Les gens ne se posent pas trop de questions, ils ont raison, ils disent : il est drôle à la télé, donc il doit être drôle sur scène, on va le voir. Après, le succès est très, très fragile dans ce milieu-là, et il faut du boulot, du boulot, du boulot. J’y crois à fond. Le bouche-à-oreille reste quand même le premier support pour un spectacle. J’aime bien cette idée que la vérité est dans la salle. Les gens se sont vraiment marrés pendant une heure et demie, eh bien ils voudront revenir. « 

Peut-on imaginer qu’un jour vous effectuiez un virage à 180° en incarnant les misandres, ces femmes emplies de mépris envers les hommes ?

«J’ai fait deux spectacles sur les rapports hommes-femmes qui ont été très bien accueillis, mais je ne voudrais pas faire le spectacle de trop sur le sujet. Je n’ai pas envie de parler des belles-mères, des j’sais pas quoi, j’sais pas quoi, ça serait sympa d’aller voir éventuellement ailleurs. Ce qui est drôle c’est que le public vient vous voir pour entendre la même chose, et en même temps il ressent le besoin d’être étonné. J’aimerais toujours surprendre. On est surpris avec ce spectacle-là, et il me plairait que ce soit pareil pour le prochain. »

A Chalon en mars 2012, puis en mars 2013, toujours à la salle Sembat, n’y êtes-vous pas un peu chez vous ?

«Oui, en plus j’ai de la famille en Bourgogne, je suis à moitié bourguignon, puisque mes racines sont à côté de Tournus. Je suis venu un peu plus de trois fois en trois ans, et j’y passe des vacances. J’ai un frère qui fait du vin dans le Mâconnais. Pour tout dire j’ai insisté pour jouer une troisième fois dans la salle Sembat, car j’ai l’impression de jouer un peu à la maison. »

 

Détails pratiques

Quand ? Le mercredi 10 décembre. A quelle heure ? 20h30. Où ? A Chalon-sur-Saône, salle Marcel-Sembat ; placement libre. Quel est le prix ? 39 euros, plein tarif. Qui organise ? A Chalon Spectacles. Renseignements : www.achalon.com; informations au 03.85.46.65.89. Points de vente habituels.

                                                                                                 Michel Poiriault

 

Crédit photo : William Let