Opinion

Center-Parc au Rousset et à Poligny : le débat public devra d'être exemplaire !

Center-Parc au Rousset et à Poligny : le débat public devra d'être exemplaire !

Les procédures et décisions relatives aux projets d'aménagement ont démontré, avec les tragiques événements de SIVENS  que l'absence de concertation et le passage en force des pouvoirs publics alimentent et conduisent à de graves conflits sociaux. Les mobilisations à Notre-Dame des Landes, Sivens et désormais à Roybon en Isère illustrent l'impasse de la décision publique et la nécessité d'une réforme de fond pour qu'une véritable « démocratie environnementale » puisse enfin émerger. Les habitants et les citoyens souhaitent s'emparer et construire aux côtés des pouvoirs publics les projets de développement de leur territoire afin de concilier amélioration du cadre de vie et créations d'emplois. On devrait se réjouir de ce sursaut citoyen dans un contexte où la crise de la représentativité nourrit les conservatismes de tous bords. 

C'est dans ce contexte et dans la droite ligne des annonces de François Hollande, lors de la conférence environnementale, que la Commission Nationale du Débat Public a souhaité organiser un débat public afin que les promoteurs des Center-Parc du Rousset et de Poligny et les citoyens opposés au projet puissent confronter leurs avis. 

 EELV Bourgogne souligne avec beaucoup d'attention la démarche. Il semble bien que les projets bourguignons et francs-comtois deviennent des laboratoires pour expérimenter la réforme du modèle de décision sur les projets publics.  

Cependant, nous serons particulièrement vigilants quant aux modalités d'organisation et aux garanties relatives à l'indépendance, à la transparence, et à la qualité des débats afin que chaque habitant soit correctement informé pour pouvoir s'exprimer, et que cet avis soit pris en compte. Pour cela, les dossiers espèces protégés, loi sur l'eau, défrichement devront être bien logiquement, au même titre que la comptabilité de l'ensemble des filiales de Pierre et Vacances, intégrés au dossier établi par le maître d'ouvrage. 

Le temps donné à ce débat est un point capital et un signe de réel d’engagement à entendre et laisser évoluer tous les points de vue concernant des dossiers qui sont d’autant plus complexes, qu’ils sont liés à l’environnement et à une évaluation de leurs conséquences sur le long terme. Le débat ne pourrait être inférieur à 3 mois. 

Pour évaluer les impacts négatifs et positifs sur l'environnement, le développement économique et touristique, le bon usage des fonds publics,  le projet de P&V doit être confronté à une étude comparative sur le nombre d'emplois qui pourraient être créés en Saône-et-Loire et dans le Jura dans le secteur de l'éco-tourisme et du développement économique et social ( économie sociale et solidaire, soutien aux circuits courts, conversion à l'agriculture biologique, éco-gîte, soutien aux emplois associatifs, économie d'énergie et énergies renouvelables, promotion de la biodiversité et valorisation du patrimoine historique et culturel...) local avec le même niveau d'aide publique accordé à P et V. 

Nous voulons que ce débat soit à la hauteur des enjeux démocratiques enfin affichés par François Hollande et qu'il n'aboutisse pas à un débat biaisé uniquement fait pour légitimer la satisfaction des intérêts de Pierre et Vacances. 

Ce débat doit être l'occasion pour les pouvoirs publics de montrer leur capacité d'agir en véritable concertation avec les citoyens afin de restaurer progressivement la confiance. 

Enfin, au vu des conclusions, les pouvoirs publics locaux doivent bien évidemment être prêts à abandonner définitivement les 2 projets en 2015, année symbolique pour la France qui doit être écologiquement exemplaire pour accueillir la conférence mondiale sur le climat. 

 

Bureau Régional EELVBourgogne

François Lotteau, Stéphanie Modde et Claire Mallard.