Chalon sur Saône

Encore du chemin à parcourir pour Olivier de Benoist, autoproclamé apôtre de la condition féminine !

Encore du chemin à parcourir pour Olivier de Benoist, autoproclamé apôtre de la condition féminine !

Ah, les rapports tortueux hommes-femmes ! Cela fait un bon bout de temps que l’humoriste Olivier de Benoist a mis le curseur dessus. En toute logique il a d’abord pris le parti de ses congénères, avant de se raviser et de faire récemment machine arrière officiellement. Manière élégante de dissiper l’équivoque ? C’est en substance ce qu’il affirme mordicus via son spectacle « Fournisseur d’excès ». Dans les faits, mouais…de nombreuses zones d’ombre subsistent…

Heureusement, gentes dames et damoiselles ne sont pas rancunières…

Mercredi soir en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône, ce sont quelque cinq cents spectateurs qui n’attendaient qu’une chose selon le camp sexiste dans lequel ils se positionnaient : les banderilles puis le coup d’assommoir fatal pour celles ou  ceux d’en face ! L’iniquité brillait d’emblée puisque le tortionnaire verbal remettait un pistolet à eau à une femme…et un bazooka plein du même carburant à un homme ! Une mesure de rétorsion à son encontre, d’ »auto-immolation » destinée à l’aspersion à chaque dérapage effectué au détriment des unes ou des autres. Pas sûr qu’à ce jeu-là l’arme la plus imposante ait vidé l’intégralité de son contenant…D’ailleurs comment eût-il pu en être autrement avec cette façon claire, nette et précise de tailler des croupières ? « C’est quoi un homo ? C’est un homme qui a tout compris aux femmes ! » ; « Les Jeux Paralympiques sont finis depuis longtemps. Ce que vous avez dû voir, c’est du foot féminin ! » ; « Pourquoi des noces de chêne ? Parce que pour tenir aussi longtemps il faut vraiment être un gland ! ». En voulez-vous encore ? Par précaution, éloignez les âmes sensibles, et accrochez vos ceintures. « 1970 est l’année de la libération de la femme. D’ailleurs on cherche le con qui a payé la caution ! » ; « Messieurs, vous allez faire un geste surhumain en lui disant : je te pardonne. Après tout, on a bien pardonné aux Allemands ! Mesdames, vous allez aussi faire un geste surhumain. Vous allez prendre la main de l’homme le plus proche de vous, et lui dire : merci pour ton pardon, je ne te mérite pas ! » Aïe ! La douloureuse n’y est vraiment pas allée par quatre chemins…

Belle-maman en a vu des vertes et des pas mûres à distance

Olivier a même tiré à vue sur sa belle-mère Jeannine. Le franc-tireur n’aura aucunement tenu compte du conventionnellement correct. La preuve : « Tu es celle qui gêne et qu’on a envie de dégager ! ». A propos de sa pseudo-mort et de son installation dans sa dernière demeure, le cercueil, « toi qui n’aimais pas danser, tu es entrée en boîte ! ». Ne croyez toutefois pas que ce fut un feu roulant d’images saisissantes empreintes de mauvaise foi. Quand, par exemple, l’amuseur public passe un entretien d’embauche devant une femme PDG, il a ces mots d’une cruauté inouïe envers sa personne : »Vous voulez montrer à votre mari qu’il y a plus con que lui ? » Surplombant la salle il était aux anges. « Je ne vois que des femmes superbes », a-t-il déclaré sans ambages. » Parfois une certaine neutralité débarquait sans crier gare. Comme lorsque le sniper, dans l’attente d’un heureux événement de par sa moitié en phase d’accouchement, se fend d’un  « si le gynéco fait une césarienne, on l’appellera Moïse, car il ouvre la mère en deux. » Parfaitement au fait des capacités de résilience dont sont dotées les avaleuses de couleuvres, Olivier a débarqué comme un cheveu dans la soupe. « La première chose qu’une femme dit quand elle trouve son mari avec une femme, c’est : j’imagine que ton amie restera dîner… » Ben voyons…Non content de vitrioler à tout va, Olivier de Benoist se servait de la projection de photos ou de dessins, de la description d’un croquis, d’un jeu (le trivialopoly), d’ustensiles dédiés à la surchauffe sexuelle, pour conférer davantage de crédit à ses dires …Rassurez-vous mesdames, mesdemoiselles, il a beau dire que depuis la disparition de Maître Vergès il n’y a plus personne pour défendre les causes perdues, le croyez-vous sur parole ? N’oubliez jamais cette assertion dure comme du béton : qui aime bien, châtie bien…

L’intérêt pour Chalon ne se dément pas

« Mes racines sont à Grevilly, à côté de Lugny ; je suis très, très heureux d’être là, et avec ce que je viens de vivre là j’ai envie de revenir très vite », a-t-il claironné. Avant de finir par les sketchs sur un sex drive à Zurich (« Finalement c’est comme au Mac Do, ça bourre, mais une heure après t’as encore faim ! »), un bar à Culles-les-Roches, la prochaine apparition de Zaz chez Drucker dimanche, et enfin sur Carla Bruni. Gageons qu’il reviendra dans des délais raisonnables caresser dans le sens du poil, ou à rebrousse-poil, mais toujours avec l’obligation de résultat, à savoir le rire libérateur de bout en bout. Hommes, femmes, somme toute, même combat pour la promotion du boyau de la rigolade.

                                                                                    Michel Poiriault