Chalon sur Saône

Le Conseil des Droits et Devoirs des Familles de Chalon ne fait pas l'unanimité

Le Conseil des Droits et Devoirs des Familles de Chalon ne fait pas l'unanimité

Retour par info-chalon.com sur les débats qui ont rythmé l'instauration du Conseil des Droits et Devoirs des familles chalonnaises.

"Difficile de juger du bien-fondé de la démarche alors que nous n'avons pas vu beaucoup d'élus pour répondre à nos questions lors de la Commission Sécurité. M. Dumaine n'était pas là et votre exposé appelle à plusieurs interrogations de notre part. Pourquoi créer ce nouveau dispositif alors qu'il en existe déjà, opérationnels et compétents ? Qui fera partie du conseil ? Sera-t-il représentatif de notre territoire ? Le financement ? A quelle fréquence ? Qui pourra le saisir ? Quelles sont les garanties de confidentialité des informations recueillies ? Toutes ces questions ne répondent pas à l'utilité de ce dispositif, mais juste conforter l'image de fermeté de la majorité suite à de récents événements. Nous ne nous préoccupons pas de notre image... on votera contre" a tenu à préciser Francine Chopard, conseillère municipale d'opposition du groupe Chalon Autrement.

Pour Mourad Laouès, conseiller municipal d'opposition "rajouter une feuille à un mille-feuille déjà plein complique un peu plus la tâche. Ce serait sans doute mieux d'aider financièrement des associations existantes. On pourrait contribuer à la formation, recruter des éducateurs de rues, cela a un effet efficace et durable".

"Je n'ai pas trop suivi ce que vous avez dit"

Ne souhaitant pas rentrer dans une polémique avec son homologue, Hervé Dumaine, adjoint au maire en charge de la sécurité, n'a pas hésité à ironiser quelque peu sur les propos de Francine Chopard, tenus quelques minutes plus tôt, en précisant ne pas trop avoir suivi les propos. "Je n'étais pas là, retenu par des obligations professionnelles" a-t-il toutefois tenu à répondre face à la mise en cause publique. "Le coût est à zéro puisque intégré dans le fonctionnement d'un Contrat Local de Sécurité et dépend de la bonne volonté des différents partenaires, il se réunira 4 à 5 fois par an, c'est 1 fois et demi par trimestre. On est toujours dans le dogmatisme et le fantasme, l'ère de la délation. On connait la détresse des parents mais admettez qu'au niveau de la mairie on a le droit de saisir cette opportunité de mettre en place ce conseil. Il ne s'agit pas de rentrer dans l'intimité des gens mais il essaye de mettre en avant les jeunes en difficulté, en danger qui peuvent sombrer dans la délinquance. On n'est pas la première ville à mettre en place ce dispositif" s'amusant à citer la ville d'Evry. 

"C'est un dispositif simple et souple. Ne pas le faire ce serait une erreur. Je pense que ce CDD a toute sa place. Et sortons de ce schéma sécurtaire dans lequel vous souhaitez nous enfermer". 

"Il y a trop d'inconnus dans ce rapport".

Reprenant l'argumentaire de sa collègue Francine Chopard, Nathalie Leblanc a dénoncé "les inconnus en grand nombre dans ce rapport". "C'est clairement en fonction de jeunes qui troublent l'ordre public, oui il y a des mesures à prendre mais comment seront-ils orientés, il y a des dispositifs qui existent et ce n'est jamais à coût zéro. Au vu de ce rapport qui est beaucoup  trop léger, nous n'avons pas pu avoir les réponses à nos interrogations et nous nous prononcerons contre". 

"Ca se passera ici dans la salle du conseil et j'y viendrai avec mon écharpe tricolore"

"Ce CDD s'inscrit dans une démarche globale et c'est à ce titre qu'il est un outil parmi d'autres. On a un problème de délinquance de jeunes mineurs, c'est une réalité. C'est important de le rappeler. Elle existe, elle a déjà trouvé un certain nombre d'essais d'essais de réponses, et personne ne remet en cause les dispositifs existants. Ils ont leur pertinence et leur légitimité. On souhaite remettre le rôle du maire en matière de sécurité, le maire doit avoir un rôle pivot, c'est la loi qui lui donne ce rôle. On ne veut pas se priver d'un instrument supplémentaire. La composition et la fréquence des réunions vous a été donné. La saisine se fera d'une manière régulée et nous respectons l'intimité des familles. Le maire doit convoquer la famille et le jeune concerné, on est bien dans une démarche de prévention. C'est l'institution républicaine qui se rappelle aux familles, c'est ça l'intérêt de notre démarche, le rappel à la loi par le premier magistrat. C'est un outil qui veille à protéger les jeunes et leurs familles et qui peut connaître un succès. On ne perd jamais son temps quand on rappelle la loi". 

Laurent Guillaumé