Chalon sur Saône

L’empreinte artistique de Sylvie Hoarau plane sur le jardin d’hiver de Chalon

L’empreinte artistique de Sylvie Hoarau plane sur le jardin d’hiver de Chalon

Pour finir l’année en beauté au moyen de l’opération « Rêves de Noël » appelée à durer jusqu’au 4 janvier, la place de l’Hôtel de ville de Chalon-sur-Saône affiche des allures campagnardes avec, entre autres, des chalets et une forêt de résineux. Contrastant avec la verdure ambiante, de singulières réalisations placées çà et là d’une blancheur immaculée interpellent le quidam. Leur mère naturelle, Sylvie Hoarau, s’épanche sur le sujet.

Ton blanc sur vert, une dichotomie qui saute aux yeux

Designer-plasticien depuis cinq ans, la Chalonnaise n’a pas d’atomes crochus avec la parfaite inconnue. Si elle a été accostée par la mairie, c’est que celle-ci n’ignorait pas à qui elle avait affaire, vu que Sylvie boulonne depuis de nombreuses années avec différents services de la ville, dont celui de l’éducation. Concrètement, le nombre de pièces commandées avoisine les deux cents unités, la créatrice n’a par conséquent nullement chômé pour parvenir à ses fins et offrir un résultat basé sur la fluctuation, la sobriété, la légèreté. Bref,  de l’extérieur une vision onirique directement proportionnelle à la capacité d’émerveillement de chacun. « L’objectif réside dans la création d’un jardin d’hiver, avec un projet qui vienne augmenter cette végétalisation. Toute l’équipe événementielle a œuvré afin que ce soit agréable et convivial pour les familles de déambuler», schématise Sylvie Hoarau. L’artiste devait avoir présents à l’esprit deux paramètres inaliénables : respecter le postulat, et faire en sorte que ses fabrications, des à-plats à la base, se déploient en hauteur, aient du coffre, du volume. Bas les masques ! Ici, le sacro-saint principe en vigueur tient dans ce mot : kirigami, ou l’art et la manière de confectionner des motifs par l’intermédiaire de la découpe de papier. »Un papier synthétique hydrofuge qui résiste à la déchirure et à des températures de -70 à + 100 ° », spécifie Sylvie. Laquelle a plus d’un atout dans son jeu. « De plus c’est écologique, les pièces n’ont besoin que de très peu de place pour être transportées, et révéler leur forme, après déploiement. C’est une constante de mon travail : ces ludions compressibles, des glands, pommes de pin, champignons, sont 100% recyclables. A Chalon il y a un rapport à la neige, malgré tout ces pièces avec cette intervention artificielle restent de l’artefact. Elles sont très en alerte avec l’environnement, je joue avec les éléments, avec le vent.»

 

Cette œuvre a encore plus pris sens grâce à ses soutiens opérants

Quid de l’origami (pliage du papier) ? « En France il est en plein essor. Le design va chercher beaucoup dans ce domaine. Les gens le connaissent à peu près tous, mais le kirigami, beaucoup moins. Tout le monde a déjà acheté une guirlande asiatique », explique-t-elle. Aucun message n’est à subtiliser en douce. Seul l’esthétisme peut mettre sur la voie du plaisir à l’état brut. « Mes pièces gardent une espèce de surprise en elle. Quand elles sont dépliées, elles donnent l’impression d’avoir été sculptées. Un monsieur m’a appelé pour dire qu’il voulait en mettre dans son jardin. Je crois que les gens ne s’attendaient pas à ça. La première expérience dans ce genre-là, c’était à Cortiambles (l’un des hameaux de Givry N.D.L.R.) en juillet dernier. J’y ai commencé à chercher des pièces dans ce style. J’avais la possibilité de travailler dans l’église ou dans le jardin. Ca m’a permis de leur proposer ce projet-là. » Celle qui par ailleurs donne chaque année des cours au sein de l’Université Populaire, rend hommage aux services techniques chalonnais pour leur labeur consenti dans les règles de l’art, aux fins d’un rendu nocturne mettant en relief l’existant. « Ils ont travaillé sur un éclairage, et savent très bien ce qu’ils font. Olivier Brie, régisseur, et moi avons collaboré, et j’ai une équipe formidable qui m’a accueillie, c’est un travail collégial. Ils ont fait vraiment le choix de faire travailler une Chalonnaise, que ce soit l’occasion de valoriser mon activité. Je travaille beaucoup l’éclairage en-dehors de ça, des lampes avec l’origami. Ce n’est pas étranger, mais en même temps il s’agit d’un autre métier, d’un autre univers. »

 

Un atelier d’origami le lundi 22 décembre

Sous la yourte annoncée se déroulera un atelier d’origami dirigé par Sylvie le lundi 22 décembre, avec la construction de ludions, soit à 14h30, soit à 15h30, soit à 16h30 (durée 50 minutes, avec à chaque fois quinze personnes au maximum, matériel fourni). Enfin, l’âge le plus bas a été fixé à 7 ans, sachant que les enfants doivent impérativement être accompagnés de leurs parents.

                                                                                                       Michel Poiriault