Saône et Loire

Thomas Thévenoud... pas autant isolé qu'on pourrait le croire...

Thomas Thévenoud... pas autant isolé qu'on pourrait le croire...

Jean Girardon a mis le feu en s'adressant directement à Thomas Thévenoud ce qui a fait bondir quelques élus de la majorité.
Après une interruption de séance, qui a vu des élus de la majorité venir auprès de Thomas Thévenoud, André Accary et les élus d'opposition ont quitté l'hémicycle.

Il était forcément écrit que la venue de Thomas Thévenoud serait crispante pour nombre d'élus et de nature à voir fleurir des déclarations.
C'est d'abord André Accary qui a abordé le sujet, en évoquant la stratégie de marque, pour dénoncer la mobilisation de 300.000 euros. «Si la promotion est indispensable, il est clair qu'il n'y a pas eu de retour. La marque reste inconnue. La Saône-et-Loire est tristement plus connue par les affaires qui ont touché votre collègue de la majorité», a déclaré le leader de l'opposition, en faisant implicitement référence à Thomas Thévenoud arrivé après le début de la séance.
C'est alors que Jean Girardon, l'élu du canton de Mont Saint-Vincent qui se lança dans une grande déclaration visant très directement le conseiller général du canton de Montcenis...
 

«Thomas, franchement...»


L'ancien Président de l'Association des Maires de Saône-et-Loire prit un air grave pour d'abord déclarer qu'il allait faire une intervention la plus importante depuis 35 ans qu'il est élu.
«Le 12 décembre j'étais présent, mais je suis parti quand Thomas Thévenoud est rentré.
Je veux lui dire qu'au nom de tous les élus, la parole publique est mise en défaut. Le fonctionnement de la démocratie représentative est atteint. Je ne suis pas là pour juger. Il n'y a pas que lui et ce n'est pas l'apanage d'un seul camp.
La crise tient au fait qu'il y a un décalage profond entre certains grands élus et ce que ressentent nos concitoyens. Deux tiers refusent de voter ou votent pour les extrêmes. 
Thomas, franchement, quoi que tu ai fait, pense l'image à qui est donnée, chaque fois que tu apparais. 
C'est comme si tu ne tenais pas compte de ce qui est ressenti. Songe que tu es responsable par ton comportement actuel, de braver et de vouloir rester. C'est grave, c'est le système qui est en compte. C'est la parole des élus, alors qu'on a besoin des élus. On a encore besoin du relais des élus pour le bon fonctionnement de la démocratie. Tous, nous sommes aujourd'hui, du fait des médias, confrontés à un problème de confiance. A nous d'avoir le courage. Est-ce qu'on est complice de rester à leurs côtés ?»
Elu de Mâcon, Gérard Colon demanda alors «un vote sur l'acceptation de la présence de Monsieur Thomas Thévenoud».
Rémi Chaintron monta alors au front pour déclarer : «Pour couper court, on n'a pas le pouvoir d'empêcher quelqu'un de pouvoir siéger. Je me suis exprimé de façon claire au sujet de Thomas Thévenoud»
Frédérique Cannard demanda alors la parole pour lancer aux élus d'opposition : «On ne vous a pas entendu à une certaine époque.   Il y a une certaine Martine chez vous…»
 

«Il n'y a pas de condamnation
de Monsieur Thévenoud»


Jean Luc Vernay, devait poursuivre : «On avait dit que cela ne nous regardait pas. Il n'y a pas de condamnations de Monsieur Thévenoud. Je ne sais pas pourquoi vous rallumez le feu. On n'est pas des donneurs de leçons, on est là pour représenter nos électeurs et nos territoires».
Cécile Untermaier, députée de la Bresse dénonça des «propos affligeants». Et si elle employa le mot «solidarité», elle précisa aux médias : «Je ne suis pas solidaire de ce qu'il a fait. Mais on n'a pas à être les juges des uns des autres». Cela après avoir lancé à l'adresse de Jean Girardon : «Un jour vous n'accepterez pas un élu communiste ou un élu du FN»
André Accary demanda lors une interruption de séance de 10 minutes. Un instant, Thomas Thévenoud se retrouva seul au milieu de l'hémicycle. Mais pas très longtemps, puisque certains élus de la majorité vinrent à sa rencontre, certains pour le saluer, d'autres pour lui témoigner des messages de soutien et d'affection. Mais ni de la part du Président Chaintron, ni de la part d'Arnaud Montebourg qui se gardèrent bien de se rendre à ses côtés.
Au retour de l'interruption de séance, André Accary expliqua que les élus de droite aller quitter la salle pour marquer leur désapprobation par rapport à la présence de Thomas Thévenoud. Et de préciser : «On reviendra cet après-midi par respect de nos électrices et électeurs».
Rémi Chaintron ne manqua pas de rebondir en lançant à l'adresse d'André Accary : «Je ne vous ai pas vu partir à deux commissions permanentes où notre collègue était présent. Peut-être que sans la presse, c'est moins important.
Quand on n'a rien à dire sur le budget, c'est plus facile de parti. Je note que vous reviendrez signer pour vos indemnités»… Un commentaire qui lui attira des réactions des élus d'opposition, jugeant que cela était «bas».
André Accary expliqua ensuite que par leur départ les élus d'opposition avaient voulu marquer le coup… Ambiance, ambiance.

Alain BOLLERY
(Photos Alain BOLLERY)