Opinion de gauche

Un gouvernement de casseurs : et maintenant nos retraites !

Il a suffi d'un rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR), et de la Cour des comptes pour qu'aussitôt le ministre du Travail, François Rebsamen, s'empresse d'affirmer que le gouvernement était tout à fait disposé à allonger, une nouvelle fois, la durée de cotisation requise pour toucher une retraite à taux plein.

 

Il reprend les mêmes mensonges que les gouvernements précédents de droite comme de gauche : l'espérance de vie s'allonge, il faut donc travailler plus longtemps, jusqu’à 64 ans désormais selon la Cour des Comptes.

Mais la question n'a rien à voir avec l'espérance de vie. Si les caisses de retraites ont des difficultés financières, en particulier les caisses complémentaires, la principale cause c'est le chômage qui ne cesse de s'aggraver. En effet, s’il n’y avait pas 5 millions de chômeurs, il n’y aurait aucun problème pour financer nos retraites. Et au lieu de faire travailler les salariéEs le dimanche, ce gouvernement devrait trouver des solutions pour que les salariEs aient du travail le reste de la semaine.

Comme d’habitude, les chiffres les plus effrayants sont brandis pour faire accepter l’inacceptable. En 1960, nous dit-on, il y avait 4 actifs pour 1 retraité ; en 2000, 2 actifs et en 2020, 1,5. C’est vrai. Mais d’ores et déjà, les deux actifs produisent une fois et demi plus que les quatre d’il y a soixante ans (en raison de la productivité du travail). A l’horizon 2025, un actif produira plus que les deux d’aujourd’hui. Donc il y aura autant de richesses disponibles pour les retraités. A condition que tous ceux qui devraient être « actifs » puissent l’être. Autrement dit que ceux qui veulent travailler normalement le puissent. Le taux d’emploi des 55-59 ans n’est que 54,3 %. Pas un jour sans que l’on n’annonce des licenciements et des suppressions de postes, les cinquantenaires étant massivement touchés et pratiquement sans espoir de retrouver un emploi. Comment peut-on affirmer qu’il faut travailler plus longtemps alors que l’on est incapable d’interdire ces licenciements sans reclassement ? Du reste, s’ils ne sont pas en retraite, ces travailleurs seront au chômage (avec indemnités, elles aussi, de plus en plus réduites). Ce que l’on est censé gagner en pension, on le perdra en allocations… Curieux calcul.

 

 Il ne serait pas bien difficile de renflouer les caisses de retraites plutôt que de distribuer des milliards au patronat avec le Pacte de responsabilité ou les exonérations de cotisations sociales. Ce dernier ne diminue en rien le chômage, les patrons n'investissent pas et dilapident l'argent public sur les places boursières qui sont en train de dégringoler. C'est bien cette politique soumise aux intérêts d'une minorité qu'il faut mettre en échec pour garantir des retraites et des salaires permettant de vivre dignement.

 

jean-guy Trintignac NPA 71