Cinéma

Salle comble pour l’avant-première d’ « un jour le diable » à Nicéphore Cité

Salle comble pour l’avant-première d’ « un jour le diable »  à Nicéphore Cité

Ce court-métrage, écrit, réalisé par Florian Kuhn et tourné à Chalon-sur-Saône, a rencontré un vif succès auprès de son public, jeudi, lors de sa projection en avant-première dans les locaux de Nicéphore Cité.

C’est aux côtés de Lucie Fichot, jeune chalonnaise qui dirige la société de production Folle Allure que le réalisateur a présenté son film aux spectateurs venus si nombreux que la mise en place d’une deuxième séance a été nécessaire pour satisfaire la curiosité de tous.

Poétique, parfois déjanté, toujours très esthétique, ce film retrace la métamorphose de Manon  (dont le rôle est tenu par Manon Andersen) jeune femme fragile et timide, enfermée dans sa solitude. Mais voici qu’à la croisée des chemins, tout devient possible. Que choisir, cependant, la morale ou la tentation ? S’ouvrir à l’autre n’inclut-il pas prendre un risque ?

Sa rencontre avec Luciano, un marionnettiste, admirablement interprété par Gianfranco Poddighe va lui donner l’occasion de choisir, sans savoir si elle place ce nouveau dessein entre les mains d’un diable déchu ou d’un Prométhée qui encore et toujours modèle et façonne des marionnettes à qui il donne vie. Se sentir en vie n’est-ce pas cela le bonheur ? Manon va-t-elle franchir le pas pour se libérer d’une vie terne et morose voire insignifiante ? Va-t-elle oser exister ? Tout peut basculer mais pour cela, il faut se mettre à nu, accepter l’étreinte. 

Ce court-métrage (25 minutes) fluide et tout à la fois complexe, est empreint de références littéraires et philosophiques, chacun y trouvera les siennes. Le film débute également par une chanson, du même titre, de Jacques Brel. Parfaitement réussi, il est la première fiction de Florian Khun, jeune réalisateur, né en 1979, préoccupé par la problématique de la solitude et des cloisonnements sociaux générés par nos modes de vie et de consommation. Ce dernier s’était d’ailleurs illustré, il y a quelques années, avec son documentaire « L’Amérique des autres » ayant pour thème l’autisme. « Un jour le diable » est, également le deuxième film produit en Bourgogne par Folle Allure et le premier film à Chalon-sur-Saône. Longuement applaudi par un public conquis à l’issue de la projection, le réalisateur n’a pas manqué de remercier les chalonnais pour leur accueil chaleureux déjà témoigné lors du tournage de son film en mai dernier. « Un jour le diable » a reçu le soutien du Conseil Régional, du Conseil Général de Saône et Loire et de Nicéphore Cité dont les techniciens ont réalisé l’étalonnage numérique et le mixage son.

B.R.S