Opinion de gauche

La réaction de Bernard Cazeneuve, Ministre de l'Intérieur, au sujet de la voiture folle à Dijon

La réaction de Bernard Cazeneuve, Ministre de l'Intérieur,  au sujet de la voiture folle à Dijon

Déclaration de M. Bernard CAZENEUVE,
Ministre de l’Intérieur, à Dijon – 22 décembre 2014

 
Dimanche soir vers 20 heures, ici-même à Dijon, un véhicule a délibérément percuté des passants, en plusieurs points de la ville. 13 personnes ont été blessées ; six d’entre elles sont toujours hospitalisées aujourd’hui. Je me suis rendu tout à l’heure avec François Rebsamen à leur chevet pour leur témoigner, ainsi qu’à leurs familles, la compassion et la solidarité de la nation. Au moment où je m’adresse à vous, toutes mes pensées, tout mon soutien vont vers ces victimes d’un geste inqualifiable, d’une violence extrême, qui a frappé de façon aléatoire des passants hier soir dans cette ville de Dijon, hommes, femmes, et enfants. Je comprends et ressens le choc qui a été le leur, celui de leurs proches, ainsi éprouvés à la veille de Noël. Je forme des vœux de prompt rétablissement pour chacun des blessés. Je remercie les pompiers et services de secours pour leur dévouement, la promptitude de leur intervention et la remarquable efficacité dont ils ont fait montre, ainsi que les personnels de l’hôpital que j’ai rencontrés tout à l’heure et qui prodiguent aux blessés leurs meilleurs soins.
Grâce au professionnalisme et au sang-froid des forces de l’ordre, des policiers que je viens de rencontrer et qui sont intervenus hier soir en centre-ville, et dont je veux saluer l’efficacité et l’engagement indéfectibles au service de la protection de la population, le conducteur du véhicule a pu être immédiatement interpellé. Il a été placé en garde à vue. Agé de 40 ans, il est connu des services de police pour des faits de droit commun anciens.
La Justice a été immédiatement saisie. Seules ses investigations pourront déterminer les motivations exactes de cet acte, et établir si le discernement de son auteur n’était pas altéré.
Aujourd’hui, ces motivations ne sont pas établies : j’appelle donc chacun à la prudence et à la responsabilité dans le commentaire, et j’appelle chacun à ne pas tirer de conclusions hâtives alors même que l’enquête ne fait que commencer.
L’ensemble des forces de sécurité, qu’il s’agisse des services spécialisés ou des forces de police et de gendarmerie déployées sur l’ensemble du territoire national, sont pleinement mobilisées pour la protection de tous les Français. Détecter les signaux faibles, assurer le suivi des individus signalés, qu’ils soient ou non liés à des activités terroristes, est l’objet d’un travail méticuleux, quotidien, de vigilance et de maillage de notre territoire.
En toute hypothèse, la prudence et la retenue restent de mise. Faire peur, chacun l’aura compris, c’est l’objectif des terroristes. L’emballement et la fébrilité seraient pour eux une première victoire.  Les Français sont soudés, ils sont déterminés à ce que la République fasse bloc face à ceux qui prêchent la haine. Chacun sait en France que la menace est réelle. Il faut l’anticiper pour la contrer, et c’est ce que font quotidiennement tous les services de police et de renseignement, dont je veux saluer ici une nouvelle fois l’engagement sans faille.
Lutter contre la peur, c’est lutter contre le terrorisme. Le sang-froid, la vigilance et une détermination totale guident et continueront de guider notre action.