TRIBUNAL DE CHALON - Jocelyne préfère rester en prison, «car au moins je pourrai faire mon courrier»

Il est rare, pour ne pas dire rarissime, qu'une personne comparaissant devant un tribunal ne fasse pas tout ce qui est en ses moyens pour convaincre ses juges de la remettre en liberté... même provisoire ! C'est pourtant ce qui s'est passé en ce premier lundi de l'année au tribunal correctionnel de Chalon.

Jocelyne était poursuivie dans le cadre d'une procédure de comparution immédiate pour sept infractions à la législation routière commises courant 2014 à Chalon et à Chagny. Comme la loi le lui autorise, cette quadragénaire, incarcérée depuis le 9 décembre 2014 au quartier des femmes de la prison de Dijon, a demandé l'assistance d'un conseil. 
Mais jusqu'à ce mardi 6 janvier 2015 les avocats du barreau de Chalon étaient en grève pour protester contre le projet de loi Macron. Sans avocat, Jocelyne ne pouvait pas être jugée. Le Tribunal a donc envisagé de renvoyer l'affaire. Et c'est alors que la prévenue, questionnée par le président Aurélien Bailly-Salins lui demandant si elle souhaitait être remise en liberté en attendant son procès, a eu cette étonnante réponse « Monsieur le président, moi je préfère rester en prison, au moins je pourrai faire mon courrier ». Ce qui a entrainé aussitôt cette remarque du président Bailly-Salins « On a souvent dit que la prison était l'hôtel de la République ».
Le Tribunal a finalement exaucé le souhait de Jocelyne en décidant, comme l'avait réclamé le ministère public, de la maintenir en détention, pour éviter tout risque de réitération des faits et parce qu'elle ne présente aucune garantie de représentation. Jusqu'au lundi 12 janvier à 15 heures, date à laquelle son dossier pourra enfin être examiné.