Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON -1 an de prison avec sursis pour avoir rossé sa compagne qu'il soupçonnait d'être infidèle

TRIBUNAL DE CHALON -1 an de prison avec sursis pour avoir rossé sa compagne qu'il soupçonnait d'être infidèle

Jugé lundi par le tribunal correctionnel de Chalon pour des actes de violences commis sur sa concubine en 2014 à Saint-Marcel, William s'en est plutôt bien sorti.

 Alors que le ministère public, représenté par le substitut Anne-Sophie Kopacz, avait réclamé 4 mois de prison ferme, ce trentenaire, aujourd'hui installé à Dole, n'a écopé que d'une peine de prison avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve.
Il y a 3 ans William a rencontré Sophie. Au bout d'une année les deux amoureux ont décidé de se mettre en ménage. Au départ tout s'est bien passé. En juin 2013 un petit garçon est même venu égayer leur existence. Mais début 2014, aux dires de la victime, le comportement du prévenu aurait changé. Il aurait commencé à se montrer colérique. Le 18 janvier 2014 il aurait même pété un câble, la frappant avec brutalité et la menaçant de mort. Des agissements que Monsieur n'a pas reconnus et qui ne sont attestés que par une main courante déposée par Madame. « C'est la parole de l'un contre la parole de l'autre » a fait observer le président Aurélien Bailly-Salins. Le seul fait dont on est sûr, c'est que ce jour-là, dans son excès de colère, le mis en cause a endommagé l'ordinateur portable appartenant à sa compagne.

L'année 2014 s'est finalement écoulé avec des hauts et des bas, dans un climat qui n'était tout de même pas serein, comme n'a pas manqué de le rappeler Me Alice Girardot, le conseil de la défense. Jusqu'à la soirée du 3 novembre, où les choses ont véritablement dégénéré. William a donné des coups de pied et des coups de poing sur tout le corps de Sophie, il a essayé de l'étrangler... et, comble de l'humiliation, il lui a mis la tête dans la cuvette des toilettes et a tiré la chasse d'eau. Il a aussi profité de l'occasion pour lui casser son téléphone portable.
A la barre, le prévenu, qui a reconnu ces faits, a expliqué à plusieurs reprises qu'un jour il avait découvert qu'il ne serait pas tout seul dans la vie de la victime et qu'il s'était donc senti humilié. Ce à quoi le président Bailly-Salins lui a répondu que  si tous les gens faisaient comme lui, parce qu'ils ont des doutes sur la fidélité de leur conjoint, les tribunaux siègeraient tout le temps, jour et nuit.

En préambule à ses réquisitions le substitut Kopacz a rappelé qu'en France tous les trois jours une femme mourait sous les coups de son conjoint et que la lutte contre les violences faites aux femmes demeurait une des priorités de la justice. La représentante du ministère public a aussi souligné les difficultés qu'éprouvait le mis en cause pour contenir sa violence. A ce sujet, ce dernier avait auparavant longuement signalé qu'il n'était pas un violent de nature et que cela allait mieux depuis qu'il était suivi par un psychiatre.
Pour sa part, Me Girardot a noté que sur les deux condamnations inscrites au casier judiciaire de son client aucune ne concernait des actes de violences. L'avocate de la défense a également indiqué que William, qui accomplit actuellement une formation en chimie, s'occupait très bien de ses deux enfants, le garçonnet né en juin 2013 mais aussi un autre âgé de 6 ans et qu'il a eu avec une précédente compagne.

En définitive, l'ayant relaxé pour les soi-disant violences et menaces de mort du 18 janvier 2014, le Tribunal a infligé à William pour le reste de son œuvre une peine d'1 an de prison avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans, avec obligation de travailler ou de suivre une formation, d'indemniser la victime, et d’effectuer des soins, tant psychologiques que psychiatriques, et deux amendes de 300 €. Il devra en outre payer 1 080 € de dommages-intérêts à la victime.

Gabriel-Henri THEULOT