Chalon sur Saône

Dragueur invétéré, Michel Vignon-Leeb se met dans de beaux draps, « Le tombeur » oblige…

Dragueur invétéré, Michel Vignon-Leeb se met dans de beaux draps, « Le tombeur » oblige…

L’année 2015 démarre en trombe au plan artistique à Chalon-sur-Saône, s’agissant des brassées d’humour distribuées en veux-tu en voilà et de leurs répercussions. Avec Le tombeur, une comédie mise au jour par feu Robert Lamoureux en 1958 –à l’époque sous la désignation La brune que voilà- Pascal Legros Productions et A Chalon Spectacles ont tiré le billet gagnant. Grâce à Michel Leeb en première ligne, le vaudeville a rempli l’Espace des Arts mardi soir. Aucun round d’observation donc pour Les Théâtrales 2014-2015, véritablement en odeur de sainteté…

Du galbe des carrosseries à celui de certaines de ses congénères il n’y avait qu’un pas…

Imaginons un instant un cas de figure exclusivement inféodé à la science-fiction : un homme mûr plutôt bien de sa personne usant et abusant de son pouvoir charismatique pour laisser choir dans ses filets quatre créatures qui deviendront ses maîtresses. Bien évidemment ce fait d’armes ne peut qu’être une vue de l’esprit, mais bon, allons gaiement dans ces élucubrations. Professionnellement, Michel Vignon-Leeb fait commerce de voitures de collection avec son associé et pote Régis Sabatier. Dans l’intimité le charmeur abandonne les belles mécaniques au profit de relations que nous ne qualifierons en aucun cas de platoniques…Amateur devant l’Eternel du détournement de femmes légitimes, Michel Vignon souffre d’un gros déficit de franchise : parvenu à satiété avec les proies consommées, le prédateur ne peut se résoudre à leur avouer qu’elles constituent de l’histoire ancienne à un moment donné. En « valeureux guerrier » le fin finaud attend que ce soient elles qui franchissent le Rubicon avant d’abonder dans leur sens. Avec un quatuor de favorites à gérer au mieux –exclusivement des blondes- c’est un casse-tête que de rationaliser son agenda sans commettre d’impair ni mettre à mal la susceptibilité de ces dames (Christine, Anne-Marie, Sophie et Clara) promptes parfois aux réactions d’écorchées vives pas toujours proportionnelles à la nature du délit…Le contexte clandestin et la température ambiante vont alors monter de plusieurs degrés, lorsque le curseur passionnel se déplacera jusqu’au mari de l’une d’entre elles, venu faire de l’esclandre au domicile du fautif. Conjoint attitré de l’une de ses conquêtes, d’accord, mais de laquelle ? L’intrigue vaudra alors par cette quête ô combien délicate, le méli-mélo engendré amenant les spectateurs vers une verve ainsi que des attitudes truculentes. Allant de Charybde en Scylla, l’inimitable, poilant et apôtre de Jerry Lewis, Michel Leeb finissait par incarner une victime expiatoire au cours de cette pièce menée sur un rythme effréné. Car l’époux colérique n’a rien d’un plaisantin quand il annonce à son rival qu’il n’hésitera pas à lui envoyer deux balles dans le corps si absence de rupture il y a…Aux cent coups de sa vie, le coureur de jupons perd les pédales, s’entraîne avec son collaborateur lors de scènes improbables à rompre, veut prendre la tangente…Mais l’amour que Sophie et lui se portent mutuellement sauvera la mise à notre enjôleur. Le mari n’en est en réalité pas un officiellement. Seulement un compagnon…D’où le début d’une idylle belle comme un sou neuf entre Michel et Sophie. Chassez le naturel, il revient au galop…Le plan final introduit à la surprise générale Véronique. Fichtre ! Qui est-elle, celle-ci ? Incorrigible et petit cachottier, Michel…

Prochaine opportunité pour rire un bon coup, Chevallier-Laspalès le jeudi 22 janvier

Les Théâtrales feront escale cette fois à la salle Marcel-Sembat le jeudi 22 janvier à 20h. On y jaugera le nouveau spectacle (Vous prendrez bien quelques sketches ?) de l’inamovible tandem Philippe Chevallier-Régis Laspalès. Contacts : 03.85.46.65.89 ; www.achalon.comwww.les-theatrales.com

                                                                                                Michel Poiriault