Chalon sur Saône

A Chalon, Chevallier et Laspalès reviendront à leurs fondamentaux, sens de la réplique aux avant-postes

A Chalon, Chevallier et Laspalès reviendront à leurs fondamentaux, sens de la réplique aux avant-postes

«Coucou, les revoilou ! » Chevallier-Laspalès seront de retour en la salle Marcel-Sembat le jeudi 22 janvier. Hélas pour les têtes de linotte, toutes les places ayant été prises d’assaut, ils joueront donc à guichets fermés. Preuve qu’ils ont toujours un ascendant certain sur les foules désireuses de s’en laisser conter sans autre forme de procès. Interview pour info-chalon.com

La voyante complicité qui les unit ne date pas d’hier. Avec un premier spectacle ensemble remontant au tout début des années 1980, les compères ont eu le temps de se vautrer avec délectation dans l’illogisme, les situations saugrenues. Ces ex-pensionnaires du Cours Simon, via le coup d’accélérateur du Petit théâtre de Bouvard en particulier, disposent à l’heure actuelle d’un courant de sympathie très reluisant. Le jeudi 5 décembre 2013 ils étaient déjà présents salle Marcel Sembat avec « Les menteurs ». Cette fois ce sont les saynètes entrées dans leur panthéon, plus d’autres, inédites, en attente d’adoubement, qui empliront à tous coups de joie leurs aficionados. Régis Laspalès donne le ton.   

Quel est donc le secret de votre extraordinaire longévité sur les planches en compagnie de Philippe Chevallier ?

« Il y en a plusieurs. On n’a jamais déçu le public, on se diversifie aussi, on fait beaucoup de théâtre, on a réussi le virage de la télé. Avec le dernier spectacle en date nous effectuons un grand retour aux fondamentaux, aux sketches, ce qui ne nous était pas arrivé depuis 2008. C’est très attendu, le succès est énorme, car le public voulait nous revoir tous les deux pour refaire nos sketches lors d’un nouveau spectacle. Les gens aiment nous voir sur scène, au cinéma c’est différent, on peut être appelé chacun de notre côté. Dans une pièce, il y a la garantie de s’amuser. Ca n’empêche pas des expériences individuelles, comme, en ce qui me concerne, Landru, Maupassant…La tournée de « Vous prendrez bien quelques sketches » a débuté en octobre, et finira en juin, avec l’Olympia au mois d’avril. Cent dix villes, c’est une très grosse tournée. Elle continuera à l’automne dans les zéniths. »

Est-ce un retour aux sources que ce spectacle « Vous prendrez bien quelques sketches » ?

« Oui, c’est un retour aux sources, à ce qui nous a fait connaître : le two-men-show. On a gardé quelques classiques que le public aime, mais il y a plus de la moitié de nouveautés. Attention, ce n’est pas un best of ! On fonctionne comme un tour de chant en fait. »

Le plaisir est-il plus grand lorsque l’on reprend des histoires qui ont fait leurs preuves, qu’avec des nouvelles pour lesquelles le retentissement n’est pas acquis d’avance ?

« C’est pareil, les nouveaux sketches marchent autant que les anciens, contrairement aux premières fois, mais plus maintenant. On fait en sorte que les gens réagissent du début à la fin. »

La gaudriole s’apparente-t-elle à une arme de construction massive ?

« Ca perdure, c’est puissant. Notre style est un peu unique. On aime l’absurde, les choses intemporelles. Nous ne parlons pas beaucoup d’actualité, et les gens écoutent nos sketches depuis des décennies. »

Pensez-vous, au vu des récents événements tragiques, que le public aura davantage tendance à s’évader vers l’humour, l’absence de gravité ?

«Il en a toujours eu besoin. C’est sûr que les gens essaient d’aller vers les spectacles comiques depuis longtemps, à condition qu’il y ait des spectacles de qualité, car le quotidien n’est pas toujours gai, même si là c’est amplifié. »

Qu’auriez-vous apprécié de réaliser dans le domaine artistique qui manque encore à votre carte de visite ?

« Le cinéma, car là on en a fait, mais nos films n’ont pas suffisamment marché. Il faudrait qu’on s’y remette. Le théâtre, ça va, le cinéma c’est plus difficile à installer, c’est compliqué. Un film, il faut deux ans pour le fabriquer, le monter. On va tenter d’en refaire, ça nous plaît bien. »

Avez-vous un avis sur les régionaux JeanPire et Balou, qui ne sont pas à proprement parler des inconnus ?

«On a des amis communs. Je ne les ai pas vus sur scène, mais je sais qu’ils travaillent beaucoup, s’améliorent. Je crois que ce sont des bosseurs, des gens très humains, avec une grande générosité. J’espère les voir un jour en spectacle. De toute façon les Bourguignons sont des gens charmants. »

Le mot de la fin ?

« Pour cette pièce il y a autant de places prises que de places refusées. On reviendra. »

 

                                                                                           Michel Poiriault