Du théâtre au musée Denon

Dans le cadre du temps fort « Diderot et le théâtre » organisé par le Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Chalon, la représentation du spectacle « Lettres à Sophie Volland », mis en scène par Dominique Lurcel et joué par Mathieu Desfemmes a eu lieu, vendredi dernier, au Musée Denon dans le décor très feutré de la Salle Chevrier dédiée à la peinture italienne du XVIIème et XVIIIème siècle.

« Comme j’ai des choses à vous dire, les unes gaies, les autres tristes. Mes lettres sont une histoire assez fidèle de la vie… » Denis et Sophie.

Diderot aimait Sophie. Lui était marié, Sophie quant à elle était surveillée par sa mère, une veuve autoritaire et méfiante. Les lettres de Diderot à cette jeune femme sont de vrais petits bijoux marquant plus d’une vingtaine d’années de confidences entre amour fou et angoisse. Il y relate, également, les petits riens d’une vie, comme un journal intime, où l’auteur lui-même se met en scène.

Cette adaptation est construite autour de l’attente d’une lettre de Sophie. D’une émotion à l’autre, Diderot doute, se rassure puis finit toujours par souffrir de cette longue attente. Douleur, manque, inachèvement, espoir et désir se font place tour à tour. On saluera le jeu de Mathieu Desfemmes  incarnant un Diderot à la fois drôle et tourmenté et qui accomplit là une performance avec ce monologue d’une durée d’1h20 et Florence Pavie, au piano, qui accompagne tous les états de Diderot, de la tourmente à l’apaisement ou l’ironie.

« Comme si j’étais à côté de vous. Diderot, Lettres à Sophie Volland »

Compagnie Passeurs de mémoires. www.passeursdememoires.fr

S.B.R