Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON -
 6 mois de prison pour avoir mis du white spirit dans la bouilloire à thé

TRIBUNAL DE CHALON -
 6 mois de prison pour avoir mis du white spirit dans la bouilloire à thé

Tout le monde connaît le thé à la menthe, au jasmin ou encore à la rose... Le 26 avril 2012, sans un sens olfactif très développé, une Creusotine aurait pu goûter un thé à l'arome tout à fait particulier : le thé au white spirit.

Ce jour-là, l'épouse de Dominique, un quinquagénaire de la Cité du Pilon, allait prendre le thé en compagnie d'une amie venue partager un petit moment de convivialité, lorsque, au moment de servir, elle a trouvé que la boisson avait un drôle de goût, en l'occurrence celui du diluant bien connu de tous les peintres.
Se saisissant alors de la bouteille de white spirit, rangée dans un meuble de la cuisine, la Creusotine amatrice de thé a aussitôt constaté que le niveau du contenu de la bouteille avait baissé par rapport à la dernière utilisation et a tout de suite porté ses soupçons sur son mari. Car, au moment des faits, depuis plusieurs semaines, voire depuis plusieurs mois, les rapports entre Madame et Monsieur n'étaient plus au beau fixe, le couple ayant entamé une procédure de divorce.
Des soupçons qui se sont avérés bien réels, car, interrogé quelque temps plus tard par les policiers creusotins, Dominique a reconnu que c'était bien lui qui avait versé du white spirit dans la bouilloire à thé au cours du repas de midi et qu'en faisant cela il souhaitait tout simplement rendre malade sa femme, parce que cette dernière lui pourrissait la vie à propos de l'éducation d'un des enfants du couple.
En portant plainte auprès du commissariat de police du Creusot, la victime espérait créer un déclic, espérait que son mari allait enfin prendre conscience qu'il fallait qu'il se soigne sérieusement de sa maladie alcoolique. Le prévenu a en effet depuis longtemps une problématique avec l'alcool... L'alcool qui lui a fait perdre son permis de conduire, son métier, puisqu'il était chauffeur routier, et son couple, puisque depuis la commission des faits le divorce a été prononcé.
Dominique, qui pour cette « vengeance » a été incarcéré du 27 avril 2012 au 29 août 2012, n'a pas daigné se présenter à l'audience. Aux dires de Me Marie-Pierre Charbonnel, avocate de la partie civile, il continuerait à boire de l'alcool, vivant de foyer en foyer. 

L'expert psychiatre mandaté par la justice a conclu que le mis en cause avait subi « une altération du discernement au moment de la commission des faits ». Ce qui n'a pas empêché ce dernier d'être condamné à 6 mois de prison. Il devra en outre payer 1 000 € au titre du préjudice moral et 1 000 € au titre de l'article 475-1 du Code de procédure pénale.

Gabriel-Henri THEULOT