Opinion

"Intercommunalités et seuils, trop c’est trop !" clame l'UMCR 71

Les maires ruraux se disent scandalisés par les "délires" du CGET...

Communiqué

 

Dans un récent rapport remis aux ministres sur les intercommunalités, le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires vient confirmer l’intention secrète des pouvoirs successifs sur l’anéantissement de l’échelon de proximité, et en particulier des communes.

En prônant ce que les élus de terrains refusent : transfert des dotations aux EPCI, élévation de l’EPCI au rang de collectivité (sans doute au motif de simplification du millefeuilles), le CGET se distingue par son incapacité à faire autre chose que rendre des rapports hors sol et inutiles, sauf à se voir confier une mission que les politiques n’ont pas le courage de porter publiquement. Compte tenu des préconisations contenues, les Maires ruraux s’insurgent contre la conception secrète de ce rapport puisque aucune écoute n’a été portée aux associations d’élus et en particulier aux premiers concernés, les maires.

Les Maires ruraux dénoncent cet avis et l’incapacité notoirement chronique de ces structures dogmatiques, dans lesquelles, hors concentration urbaine, point de salut. Ils dénoncent l’acharnement injustifié à l’endroit des communes qui constituent pourtant le socle de notre pays et de notre démocratie.

Nous persistons à dire avec force que l’intercommunalité est un outil utile construit pas à pas par les élus, et qu’il n’a pas vocation à être érigé en niveau de collectivité, ce qui conduirait à terme à la désintégration des communes membres. Ce rapport caractérise parfaitement ce qui « tue » notre pays en proposant des évolutions hors sol. D’où vient ce chiffre de 20 000 habitants ? 5 000 habitants hier sans aucune justification, 20 000 aujourd’hui sans davantage de justification et demain, combien ? Derrière ces inepties, se cache la volonté non dissimulée désormais de s’affranchir à tous les niveaux de l’avis des élus de la République. L’obsession de « faire gros » trahit l’incapacité de l’Etat à raisonner un aménagement équilibré du territoire, à écouter les réels besoins des maires des communes qui font et construisent au quotidien les intercommunalités. L’obsession de la « concentration verticale» à tout prix sans que jamais ne soit évoqué le souci de s’occuper des territoires éloignés du centre discrédite définitivement ce rapport. 

Autre point scandaleux de cette accumulation d’opinions urbaines de technocrates, la volonté de contraindre les élus locaux comme les structures administratives ou consulaires territoriales de se fondre au cœur de la strate numériquement supérieure des villes, sans écouter les dynamiques locales et les conséquences désastreuses en terme écologique et de déplacements contraints pour les populations en particulier rurales. 

On espère pour une fois, qu’à la différence de certains rapports dont on souhaite qu’ils soient utilement et rapidement concrétisés, celui-ci prenne rapidement la direction la plus appropriée à sa fonction, celle de caler les pieds des armoires des nouveaux locaux du CGET.

 

L'Union des Maires Ruraux de Saône-et-Loire