Châtenoy le Royal

De « Danse avec les stars » à « Danse avec l’école Colmard » dimanche, c’est toujours un bonheur sans mélange pour Grégoire Lyonnet

De « Danse avec les stars » à « Danse avec l’école Colmard » dimanche, c’est toujours un  bonheur sans mélange pour Grégoire Lyonnet

Il a la danse dans la peau, c’est héréditaire, ça ne se discute pas, ça crève l’écran. Lorsque l’heure des arabesques, prouesses et autres brillantes démonstrations de sa part atteindront le point de non-retour à cause des outrages du temps, l’ininterruption sera toujours l’amie de Grégoire Lyonnet. Le curseur sera seulement positionné sur le partage de sa science. Rendre en quelque sorte aux autres ce qui lui a été remis à l’aune des prédispositions et de l’inlassable besogne. Interview pour info-chalon.com.

Grégoire Lyonnet, la petite lucarne ensorceleuse l’a fait entrer dans les foyers sensibles à la teneur de l’émission « Danse avec les stars ». Les téléspectateurs(trices) ont ainsi, cinq saisons durant, pu prendre la mesure de ce coach qui, lors de la saison 4, aura mené Alizée à la place la plus gratifiante qui soit : la première. Auparavant il a été le catalyseur de Marthe Mercadier, Véronique Jannot, Laura Flessel, avant de devenir celui de Nathalie Péchalat au cours de la saison 5. Danseurs du Chalonnais réjouissez-vous, Grégoire animera ce dimanche 15 février un stage à l’école de danse Colmard située au quartier des Rotondes à Châtenoy-le-Royal. Des places sont vacantes : www.dansecolmard.com; 06.60.74.27.89 Se faire prendre en charge par un danseur de rock acrobatique, de danse de salon et de danse en couple, champion de France en – de 18 ans, qui a figuré dans le Top 10 mondial des – de 21 ans, a été double champion de France espoirs, quadruple vice-champion de France en – de 35 ans, finaliste aux Coupes du Monde et d’Europe…Mazette ! Il n’y a pas à se mettre martel en tête…On se prend en main…et advienne que pourra ! Particulièrement coopératif, Grégoire Lyonnet vous autorise à fouler une partie non négligeable de son jardin intérieur. Ici la parole est d’or, le silence, d’argent.  

Avec des parents danseurs exerçant qui plus est dans une école, la voie était royale pour leur emboîter le pas. Alors, merci papa-maman ?

«Oui, merci papa-mama, et je dirai merci papa-maman toute ma vie. Parce que c’est vrai que j’ai toujours dansé depuis que je suis tout petit, et très rapidement quand j’étais au collège-début du lycée, j’ai su que j’avais envie de faire ça, d’être danseur et prof de danse, et contrairement aux copains, j’avais un peu en tête un employeur qui sera sûrement prêt à me prendre pour commencer à donner des cours et vraiment vivre de la danse. Effectivement c’est ce que j’ai fait, j’ai passé mon bac, ma mère m’a dit : « tu n’arrêtes pas l’école tant que tu n’as pas ton bac », donc j’étais très motivé. J’ai passé mon bac, j’ai tout réussi du premier coup, et j’ai jamais gagné un euro autrement qu’en donnant des cours ou en dansant de toute ma vie. Assurément, je suis un très, très, très, très grand privilégié parce que mes parents m’ont soutenu dans cette direction comme ils faisaient ça aussi, et grâce à eux, je ne sais pas ce que c’est que travailler autre chose que de la danse. »

Est-il plus jouissif de danser que de faire danser ?

« En fait, ce sont deux métiers complètement différents, et deux plaisirs qui sont aussi différents. Ce que je préfère aujourd’hui à 28 ans, c’est encore, je pense, danser. Car je me sens vivant quand je suis sur scène, c’est un plaisir assez fort qui n’est pas vraiment explicable. Celui d’enseigner, faire progresser des élèves, apprendre des choses à des enfants à des adultes ou à n’importe quel type de personne, leur donner le plaisir de danser, c’est aussi une énorme satisfaction. Choisir, je n’ai pas envie. Il y a des gens qui aiment danser et pas enseigner, et d’autres qui apprécient d’enseigner et pas d’être sur scène. J’aime les deux, j’ai envie de profiter d’être sur scène un maximum maintenant, pendant que je peux danser tant que mon corps le permet, et ensuite je serai très, très content de reprendre une vie comme celle de mes parents. Tout simplement à donner mes cours de danse le soir, et à me faire plaisir à apprendre aux gens à danser, et pourquoi pas, faire progresser des jeunes talents pour les aider aussi à leur tour à avoir une carrière de danseur. »

Estimez-vous que la danse ait toute la place qu’elle mérite dans le milieu artistique ?

« Je pense que ça dépend vraiment des périodes. Finalement la danse a une part très importante dans la culture depuis des centaines d’années, il y a des danses traditionnelles dans tous les pays, donc la danse à une certaine époque était très fédératrice, après, les premiers films qui étaient muets, ce n’étaient pas les chansons, les dialogues qui étaient importants, mais les danseurs qui parlaient avec leur corps. Il y avait une part très importante de la danse avec des personnes comme Gene kelly, Fred Astaire, etc. ces gens-là étaient de grandes vedettes de cinéma, pas seulement pour leur talent de chanteur, mais surtout grâce à leur talent de danseur, et le travail qu’ils ont fait à ce sujet. La chanson est tellement liée, toutes les chanteuses, tous les chanteurs, ou une bonne partie en tout cas, se servent de la danse comme d’un support additionnel pour que le show soit complet. Un chanteur ou une chanteuse de pop, qui ne va pas danser un peu ou se servir de danseurs dans ses clips ou ses concerts, eh bien le show ne sera pas à la hauteur. Donc la danse est primordiale à mon sens. Est-ce qu’elle est bien mise en valeur avec des émissions comme « Danse avec les star » ? Oui. C’est dense, véritablement mis à l’honneur. On n’est pas à se plaindre. Après, le truc c’est que la danse c’est beaucoup de travail, il faut s’entraîner constamment, donc des fois c’est beaucoup de travail pour ne pas avoir toujours la vedette entre guillemets, mais je trouve que la danse est bien mise en valeur tout de même par rapport à tous ces médias, à tous ces supports-là, dans les spectacles, les films… Jean Dujardin il a eu son oscar avec un film où il danse tout le long. C’est un exemple récent de film à grand succès. »

De toutes les formes de danse, vis-à-vis de laquelle êtes-vous le plus enthousiaste ?

« Ca, c’est compliqué, c’est comme de choisir entre son papa et sa maman. En fait, j’ai la chance de maîtriser plusieurs techniques de danse très différentes et assez variées, et c’est vrai que j’arrive à me faire plaisir avec beaucoup de styles de danse. Ca dépend un peu de l’humeur du moment, on a tous plus d’énergie, moins d’énergie, des hauts et des bas dans le moral…Donc il y a certaines danses qui correspondent mieux à certains moments de notre vie, je ne veux absolument pas faire un choix, mais voilà, je n’ai pas envie de mettre une danse dans un petit couloir ou dans une petite niche, parce que ce que j’aime c’est danser. Par telle ou telle  technique, ce n’est pas ce qui me donne des frissons, les frissons c’est vraiment de danser, d’interpréter, faire ce que je suis en train de faire, ça peut être un paso doble très agressif, comme un contemporain qui va être très doux à l’opposé de ce paso doble, et je ne pourrais pas vous dire lequel va me faire le plus plaisir, tout en se faisant plaisir avec des saltos, et le coup d’après en effectuant des pirouettes. Je n’arrive pas à choisir. »

Quelle vision avez-vous des saisons consommées au sein de « Danse avec les stars » ?

«J’ai été présent à cinq saisons, elles ont été toutes différentes. Je me sens désormais une personne très évoluée, très différente de celle que j’étais lors de la saison 1. J’ai vraiment mûri, grandi, il y a eu plein de choses qui ont changé dans ma vie, dans ma danse également, dans ma vision de la danse, etc. C’est un bilan qui est très positif dans le sens où ces cinq saisons m’ont fait progresser, et ce ne sont que des bons souvenirs. Il y a des moments où ça a été très dur physiquement, d’autres, moralement, mais c’est dans la difficulté que l’on s’améliore. C’est un peu ça, le but pour un danseur, c’est de toujours chercher à évoluer. »

Certes, vous disposez encore d’une grande marge de manoeuvre, mais n’appréhendez-vous pas par anticipation le jour où vous deviendrez, à cause de l’âge ou de blessures, moins performant ?

« On a de la chance, nous dans notre milieu, ce n’est pas comme dans certains autres sports, notamment les sports collectifs, où il y a vraiment beaucoup de monde et c’est moins évident. Le jour où on ne peut plus vraiment être performants sur scène et ne plus être vendeurs entre guillemets sur des spectacles ou des émissions par exemple, eh bien on peut enseigner ce qu’on sait faire. Parce que danser un spectacle de deux heures, ou faire voir un mouvement de deux secondes, je sais que même dans vingt ans je pourrai enseigner de la technique de cha-cha-cha sans problème, sans avoir pour autant la prétention de dire que je peux m’en servir dans un spectacle qui dure deux heures, ça c’est impossible. Donc la vie de professeur arrive après, et ça c’est une autre chance dans le métier de danseur, la reconversion est trouvée, car j’aime enseigner, et j’ai beaucoup, beaucoup enseigné quand j’étais à Romans-sur-Isère au studio de danse de mes parents. Ca me plaît, donc je ne suis pas du tout inquiet pour la suite. »

Pourquoi avoir accepté la proposition de l’école de danse Colmard pour animer le stage de ce dimanche 15 février ?

«Emelyne (Colmard-Gache N.D.L.R.) et sa soeur Laure, je les connais depuis que je suis tout petit, parce qu’on se côtoyait en compétition depuis toujours, et la vérité, c’est qu’avant même que quelqu’un puisse déceler le moindre morceau de talent chez moi, eh bien Emelyne était déjà, je ne dirais pas une fan, mais en tout cas elle me complimentait beaucoup auprès de mes parents en disant qu’elle aimait vraiment comment je dansais, etc. C’est vraiment quelqu’un que j’apprécie énormément, d’une gentillesse très rare, très sincère, elle a toujours été sympa avec moi, leur mère aussi a toujours été très sympa, et puis moi, venir un peu donner des cours dans la région, parce que ce n’est pas très, très loin de chez moi puisque je suis à Romans, ça me fait plaisir de venir. Quand les gens veulent vous faire venir dans leur école de danse et qu’il y a moyen de le faire, je réponds par l’affirmative. Je suis très content, car Emelyne a toujours été très agréable avec moi, même dans les compétitions, où c’est pas forcément la joie, il y a des hauts et des bas, elle m’a toujours soutenu. Je ne l’oublie pas. »

Quelle est votre actualité ?

« Là on est en plein dans la tournée de « Danse avec les stars », c’est-à-dire qu’on danse dans tous les Zénith de France depuis décembre. On va finir cette tournée le 1er mars. Alors l’actualité c’est que le 2 mars on va partir en vacances, et puis ensuite je donnerai pas mal de cours et de stages sur Ajaccio. Ensuite, pour l’année 2016 je pense, en tout cas je touche du bois, que j’aurais un très beau projet s’il se concrétise, vraiment très intéressant… » Affaire à suivre…

                                                                                              Michel Poiriault