Chalon sur Saône

La section chalonnaise de la LDH s’interroge sur l’armement des policiers municipaux à Chalon

La section chalonnaise de la LDH s’interroge sur l’armement des policiers municipaux à Chalon

La section chalonnaise de la Ligue des Droits de l’Homme, lors d’une conférence de presse, a fait part à Info-chalon.com de son inquiétude concernant l’armement des policiers municipaux à Chalon-sur-Saône ainsi que de ses interrogations relatives à la création du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD).

Suite à l’annonce faite par l’équipe municipale de Chalon-sur-Saône de procurer à ses policiers municipaux des flash-balls et des révolvers, la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) s’interroge. Cette annonce ayant été « faite précipitamment après les événements de Montrouge ». Le président de la Ligue, Nicolas Besseyre, a rappellé, lors d’une conférence de presse que, outre le fait que "seuls 43 % des policiers municipaux sont armés en France - ce qui reste une minorité -, lorsqu’il y a présence de la police nationale sur une commune, c’est à elle que revient de faire respecter le calme".

De plus, la section LDH de Chalon a pointé du doigt un problème de "financement des armes, et soulève le coût de la formation des policiers, si l’armement des policiers municipaux à Chalon venait à être autorisé par le Préfet, qui n’a pas encore donné son accord". Elle a également relevé que "ceci n’est pas sans poser des problèmes d’entrainement physique et psychologique pendant lesquels il n’y aura plus de présence sur le terrain". Une adhérente souligne que l’on devient policier municipal sur concours et qu’il n’y a « aucun test psychiatrique qui permet de garantir une utilisation des armes à bon escient ».

"Les chiffres de la police nationale indiquant qu’il n’y a pas de problème de délinquance à Chalon-sur-Saône", la section LDH de Chalon s’est aussi interrogée donc sur les motivations des élus chalonnais. Pour elle, « l’armement des policiers municipaux entrainerait vers une société de défiance ».

Autre inquiétude des Chalonnais de la Ligue : "les objectifs du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), ainsi que l’instrumentalisation du Conseil des Droits et Devoirs de la famille". 

Au cours de la conférence, Nicolas Besseyre a également indiqué qu’une lettre envoyée au Maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, le 18 novembre dernier, lui demandant que l’étude faite par rapport à la vidéosurveillance soit rendue publique, "est restée sans réponse à ce jour". Or, ainsi que l’a souligné le trésorier (Samuel Bon) et la secrétaire (Lucie-Thérèse Faure), « Les citoyens sont en droits de savoir. Nous avons des interrogations sur le Maire, sur cette non réponse et des inquiétudes pour notre démocratie ». Samuel Bon a particulièrement insisté sur le fait qu’ « il est normal de tenir informés les citoyens de ce qu’ils financent ».

Pour l’heure, la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l’Homme prévoit la mise en place en son sein d’une Commission Police, Justice et Citoyenneté pour "une vigilance quant aux projets de la municipalité en terme de sécurité et de prévention". Cette commission sera composée, entre autre, de professionnels de la justice ou de la délinquance.

Après l’annulation de l’arrêté anti-mendicité de Chalon-sur-Saône par le tribunal administratif de Dijon en août dernier, et après avoir alerté sur la mise en place de la vidéosurveillance dans une ville calme, la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l’Homme entend bien continuer à veiller à ce que "les droits des citoyens soient respectés sur le chalonnais" et informe qu’elle « s’engage dans une vigilance de longue haleine ».

 

L.G.