Saône et Loire

L'audit des finances du Conseil Général de Saône et Loire qui a du mal à passer du côté de l'opposition

L'audit des finances du Conseil Général de Saône et Loire qui a du mal à passer du côté de l'opposition

Le leader de l'opposition au Conseil Général de Saône et Loire a attaqué Rémi Chaintron sur le calendrier quant à la réalisation d'un audit financier. Le président du Conseil Général et Frédéric Cannard lui ont répondu sèchement.

Ainsi qu'il l'avait annoncé au cours de sa conférence de presse, Rémi Chaintron avait donc programmé la présentation d'un audit financier, ce vendredi en fin de matinée, à l'occasion de la dernière session de la mandature.
Une présentation qui a conduit André Accary a réagir avec des mots accusateurs : «L'audit je l'avais demandé en novembre. En proposant que ce soit après les élections». Et le leader de l'opposition de poursuivre : «La gestion financière va être un des enjeux des prochaines années, car avec la baisse des dotations imposée par le pouvoir, que vous soutenez, même si vous ne le dites plus, on va devoir faire face à une crise financière sans précédent.
Vous oubliez aussi que votre majorité, il y a quelques années, a mis le département en situation de faillite.
C'est un peu comme le Costa Concordia. Echoué, remis à flots, pour être démonté. On aurait aimé avoir l'avis de Benjamin Griveaux que l'on ne voit plus.
L'audit se révèle flatteur. Mais un prestataire peut-il mordre la main de celui qui le paye…»
Une déclaration qui amena Rémi Chaintron à l'interrompre pour lancer : «Vous franchissez la ligne jaune et ce n'est pas admissible».
Mais André Accary, loin de désarmer devait poursuivre : «Faire financer par l'argent public, une campagne électorale, c'est un mépris.
Votre Président de la République a 500.000 chômeurs de plus à son actif, et avec la baisse des dotations on va accentuer la hausse. Vous auriez dû dénoncer la baisse des dotations, certaines collectivités l'ont fait. Vous auriez dû dénoncer cette baisse de dotation aussi violente. Faire des efforts oui, mais pas aussi violents».
C'est Rémi Chaintron qui en premier monta au front pour répondre au leader de l'opposition UMP-UDI : «Monsieur Accary, vous avez la mémoire courte. Le 15 décembre 2011, Monsieur Sarkozy présentait l'ensemble du programme. Il voulait baisser de 10 milliards les dotations aux collectivités, en cinq ans. Nous c'est onze milliards, c'est donc guère plus.
Il n'était pas question de mesures pour les départements. On a obtenu 9 millions de dotations supplémentaires de l'Etat».
Et le Président du Conseil Général de poursuivre : «Plutôt que dénoncer la baisse des dotations de l'Etat, je demande un effort de justice. De souhaiter de nouvelles mesures en 2015. Il le faut. L'Etat ne peut pas continuer à donner des dotations à des collectivités qui ne feraient pas d'efforts. Je demande de la solidarité entre les départements. Certains, qui sont riches, ne seront pas affectés.
Depuis 2008, on a eu une crise sans précédent. En 2008 et 2009, le département a perdu 30 millions d'euros de droits de mutation. C'était la bulle immobilière. On a mis en place un plan de sauvetage pour ne pas être en faillite. On a connu la crise avant les autres».
Rémi Chaintron devait encore ajouter : «On aurait pu fermer les 35 demi-pensions des collèges que nous avons trouvées en difficultés. Pour les EHPAD vous avez fait la part  belle à vos amis, aux privés. Notre fierté, c'est que nous sommes parmi les EHPAD les moins chers de France.
On a divisé par cinq le budget du cabinet du Président, par deux les dépenses de communication. 
Pour les dépenses de personnel, nous sommes à 1,8% c'est moins qu'ailleurs.
Pour le RSA on dépense moins qu'ailleurs, mais plus pour l'APA, car nous avons un indice de vieillissement supérieur à la moyenne. Regardez ce qui se passe en Côte-d'Or.
On a vu désendetter ce département de 25% sans augmenter les impôts, alors que votre mentor en Côte-d'Or les a augmentés de 19%
Vous nous faites le procès de faire ce que nous réalisons tous les ans, avec une analyse financière depuis 5 ans».
Frédéric Cannard, devait poursuivre en répondant lui aussi à André Accary : «Pendant des années la droite nous a bassiné en nous disant qu'on laissait de la dette. Aujourd'hui vous n'êtes pas content, alors qu'on la baisse. Moi je suis favorable à financer un audit, plutôt que financer des voyages comme en 2004».
Au nom de l'opposition, c'est alors Jean Girardon qui monta au front pour lancer : «Sur le devoir de mémoire, ous avez évoqué la diminution des dotations envisagées par Nicolas Sarkozy. Moi je vous pose une question : Est-ce que cela figurait dans le programme de celui qui a gagné. Qu'est-ce qui est mieux ? Faire ce qu'on dit, ou bien faire de qu'on n'a pas le courage de dire qu'on va faire». Une accusation  visant directement François Hollande et sa majorité.

Alain BOLLERY

 

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