Opinion

EELV Bourgogne réagit face au recul politique du Conseil Régional sur le soutien à l'agriculture biologique.

Agriculture biologique : des consommateurs de plus en plus nombreux face à une politique régionale qui freine le développement de la filière locale !

Malgré une troisième place européenne, la production biologique française reste inégalement répartie.

On peut regretter que la Bourgogne ne fasse pas partie des régions dynamiques, les taux de conversion et de surface agricole en bio sont inférieurs aux moyennes nationales. Et pourtant, c'est une région rurale et agricole à fort potentiel !

Depuis 2013, les professionnels de la filière biologique bourguignonne affichent des taux de conversion en hausse. Ils annoncent des perspectives positives, avec une forte croissance, jusqu'en 2016.

Cette dynamique favorable à l'emploi, à la santé, à notre environnement, et plus particulièrement à la qualité de l'eau, est un marqueur fort pour la transition écologique de notre Région.

Et pourtant, le Conseil Régional de Bourgogne a renoncé à accompagner, de façon volontariste, le développement de la filière biologique locale alors que le potentiel existe et que la demande en produits bios et locaux ne cesse de croître chaque année, et ce pour des raisons de contraintes budgétaires.

Dans un contexte où l'argent public est rare, c'est vrai, il y a des choix politiques à faire ! C'est pourquoi, les écologistes condamnent ce recul du Conseil Régional qui va freiner le développement économique et écologique de la Région Bourgogne.

Un autre choix est possible !

EELV défend une gestion rigoureuse des finances publiques qui consiste à stopper le gaspillage d'argent public sur des projets inutiles et déficitaires comme l’aéroport Dijon Bourgogne (épinglé par le rapport de la Cour des comptes 2015), Center-parcs en Saône-et-Loire, et à conditionner les aides économiques en direction des entreprises qui en ont réellement besoin, pour réorienter les fonds sur des projets qui créent de l'emploi tout en préservant notre environnement.

Il est urgent de saisir les enjeux d'une société en transition et de faire preuve de responsabilité politique.

Si certains élus ont encore du mal à saisir l'impact financier, environnemental et social d'un manque d'ambition politique consistant à faire des économies dérisoires sur le développement de l'agriculture biologique au vu des coûts reportés dans d'autres secteurs, comme la politique de l'eau, EELV Bourgogne rappelle quelques faits :

En 2015, la directive-cadre sur l'eau (DCE) et la loi Grenelle 2 ( chapitre II, art.24), imposent un bon état écologique des ressources en eau.

Force est de constater que le compte n'y sera pas car tous les indicateurs, qui relient l'eau et l'agriculture, sont au rouge. Échec du plan Eco-phyto 1 avec une consommation des pesticides en hausse, non respect des objectifs 2015 du volet agricole de la DCE, condamnation régulière de la France, par la cour de justice européenne, pour non respect de la directive nitrates avec de fortes pénalités financières. La Cour des comptes, dans son rapport 2015 sur les politiques de l'eau, estiment à 54 milliards/an, les coûts induits par les pollutions diffuses d'origine agricole pour la dépollution des nitrates et des pesticides. Bien entendu, cette charge financière est réglée par le contribuable !

En politique responsable, EELV requiert avec conviction et bon sens, que l'agriculture biologique soit soutenue à hauteur de son potentiel parce qu'elle est au service d'une politique préventive, économe , efficace et porteuse de nombreux emplois locaux.

C'est pourquoi, nous demandons au conseil régional de déployer les fonds supplémentaires nécessaires permettant la conversion et l'installation de tous les agriculteurs souhaitant passer en agriculture biologique à court et moyen terme.

François LOTTEAU, Secrétaire Régional

Stéphanie MODDE, porte-parole régionale