Chalon sur Saône

Ca bosse dur maintenant pour qu’un carrousel maison sorte de plus en plus des limbes

Ca bosse dur maintenant pour qu’un carrousel maison sorte de plus en plus des limbes

Depuis l’an dernier, à Chalon-sur-Saône on aime voir les choses en grand. Le précédent avait été créé lors du premier trimestre avec la monumentale Aubépine Lampion, une réalisation collégiale (600 personnes !) en osier de 7,50 m de haut qui aura paradé pendant le Quartier de lune des Aubépins, ainsi qu’au moment de Chalon dans la rue. Cette fois le projet participatif est un carrousel avec plein de sujets différents, lequel devra être fin prêt pour le Quartier de lune des Aubépins du 16 au 18 avril.

Une attraction foraine utilisable

On ne change pas un principe qui gagne, c’est pourquoi le Centre national des arts de la rue/L’Abattoir, la Maison de quartier des Aubépins, ainsi qu’une Compagnie, bisontine, en l’occurrence Tricyclique Dol, mettent en commun leur savoir-faire afin de remettre les clés du royaume magique au maximum d’habitants en phase avec un élan constructif à tous points de vue. Le « conte de faits » a commencé à prendre corps la semaine du 24 janvier au 1er février (le socle a matérialisé la première étape), et se poursuit actuellement –du 21 février au 1er mars-, avant de reprendre les 12, 13, 23, 24 mars, puis du 4 au 15 avril. Enfin, le produit fini solidifiera la fierté de ses chevilles ouvrières à l’heure de l’apothéose : le Quartier de lune. Ce sera un manège voué corps et âme à la récupération, comme quoi même les matériaux recyclables peuvent au travers d’une seconde vie faire beaucoup mieux que jouer les utilités. Et le rêve, fût-il à géométrie variable, n’a pas de prix, quand spontanément on adhère à un dessein de cette envergure. En début de semaine on s’affairait entre autres à la décoration du fronton du futur manège resplendissant, en domestiquant les canevas. Un préalable à la fabrication des éléments oniriques qui sera sans nul doute pris d’assaut par enfants et adultes, car le carrousel sera à terme fonctionnel, et animé ! Démontable qui plus est. De l’art brut et éphémère, néanmoins digne de foi.

L’acclimatement et l’accommodation sont primordiaux

Pour Laurent Mesnier, l’un des trois créateurs artistiques d’une Compagnie Tricyclique Dol présente par le passé à trois reprises dans le in de Chalon dans la rue, « l’intérêt c’est une appropriation. Les gens qui viennent ici, je ne suis pas du tout inquiet, car ils sont demandeurs. Le fait que beaucoup de gens fassent la même chose, du coup ça prend de la valeur. Ce sont eux qui décideront de ce qui se passera sur le manège. C’est riche, un manège. Il y a un gros conglomérat de formes, de  couleurs. Je les ai pas mal poussés sur ce qu’ils sont en mesure de réaliser, pour s’auto-alimenter. Le vrai projet, c’est quand les protagonistes le mènent à bien», dixit le scénographe. Une quarantaine de personnes –le noyau dur non réfractaire aux aides ponctuelles - font présentement en sorte que le processus d’avancement dégage une certaine viabilité. Si aucune compétence n’est requise pour abattre de la besogne, question âge c’est tout bon à partir de 10 ans, en dessous l’enfant doit ne pas se rendre seul dans les locaux de travail, situés au n°7 bis de la rue Leschenault de la Tour (ancien collège de la Citadelle). L’atelier est abordable quotidiennement (mercredis excepté), week-ends compris, et une séance dure de 14h à 20h. Notez bien que ce bénévolat repose entièrement par définition sur le volontariat, et que vous y restez le temps qu’il vous plaît de rester. Il n’est par ailleurs pas besoin de s’inscrire auparavant, ni de s’engager en quoi que ce soit. Après, la motivation se fraye son propre chemin dans le climat ambiant empreint de convivialité, où les divers échanges apportent une indubitable plus-value. A toutes fins utiles, signalons que l’entrée est libre.

Les jeunes assurent également la connexion

Parallèlement à cette organisation, existe un projet piloté par le pôle Aubépins-Loyère, qui par le truchement du dispositif Oxyjeunes, entraîne dans l’aventure les écoles en dépendant, soit Laennec, Romain Rolland, Jean Moulin (avec le CL.I.S. également) et Citadelle. Avec un mode opératoire attaché au temps périscolaire de 16h45 à 18h, durant lequel vingt élèves sont présents lundi, mardi, jeudi et vendredi, surveillés par deux animatrices. C’est un établissement scolaire par fin d’après-midi qui est à l’ouvrage. Lorsque le manège sera visible, il y aura en amont de sa mise en mouvement des visites guidées au bénéfice des classes du quartier, et à partir de la prochaine rentrée les écoliers entreront en possession d’une maquette.

Par ici les accessoires miniatures

L’Abattoir compte de nombreux partenaires : les services de la ville de Chalon et du Grand Chalon (Education, de gestion des déchets, EMA Fructidor), la Bricothèque, l’Inspection de l’Education nationale, l’OPAC de Saône-et-Loire, International Paper, Honeywell Safety Products, Bourgogne Recyclage. Il n’empêche que tout un chacun a la possibilité de délivrer sa quote-part, sous la forme de dons matériels. Toutes les choses de petite dimension et en grandes quantités sont en effet très recherchées par les participants : coquillages, coquilles d’escargot, pièces décoratives, de vieux jouets, etc. La meilleure solution est de venir déposer dans le lieu de fabrique le menu fretin peut-être, mais ô combien nécessaire à l’optimisation de l’œuvre communautaire.

                                                                                             Michel Poiriault