Opinion

La CFDT AREVA met en garde contre la perte de savoir-faire et de compétences et assure qu’elle prendra toutes ses responsabilités sociales

La CFDT prend acte de la présentation des comptes 2014 du groupe Areva dont les pertes sont considérables, à hauteur de 4,850 milliards d’euros. Une partie majoritaire de ces pertes est de nature financière avec des dévalorisations d’actifs, des dettes fiscales, des provisions pour pertes. Une part significative de ces résultats est aussi attribuable à la stratégie du groupe et à l’organisation de la filière nucléaire française.

La CFDT considère que la négociation collective a pour but de trouver l’équilibre entre organisation du travail et plan de charge d’une part, emploi et garanties collectives d’autre part. La négociation collective n’a pas pour but de servir de réassurance au risque financier imputable aux seuls actionnaires et par conséquent à l’État actionnaire dans Areva. Ce n’est pas aux salariés d’assumer les risques financiers issus des décisions stratégiques validées par les actionnaires, dans le monde de l’entreprise et même dans celui de Messieurs Macron et Valls...

La CFDT Areva constate que la Direction a décidé de s’inscrire dans un processus construit d’échange avec les représentants du personnel et les organisations syndicales au niveau central et local sur la stratégie du groupe dans un premier temps, puis sur les aspects organisationnels et sociaux dans un second temps. Le plan de 1 milliard d’euros de diminution des coûts ne suffira pas à lui seul à sauver Areva, car il ne couvre pas les pertes financières. Une recapitalisation apparaît d’ores et déjà nécessaire pour assurer la pérennité du groupe Areva. L’État doit aussi prendre toute ses responsabilités dans la gestion de la filière nucléaire et sa stratégie qui ont été à l’origine de certains problèmes d’Areva.

La CFDT met en garde l’État et la Direction générale contre la perte de savoir-faire et de compétences critiques en cas de changement brutal et inadapté de périmètre du groupe par des cessions ou externalisations non contrôlées. La CFDT exige ainsi le maintien du modèle intégré du groupe dans son ensemble.

La CFDT Areva prendra toutes les responsabilités sociales qui lui incombent au service des salariés du groupe Areva, des salariés prestataires et sous-traitants. Elle accepte de s’inscrire dans un processus construit d’examen de la situation d'Areva pour pérenniser et sécuriser l’emploi et les compétences, la sûreté et la sécurité des sites nucléaires du groupe, les garanties collectives et les conditions de travail dans le groupe Areva.

Pour la CFDT, l’avenir du groupe prendra racine dans ses compétences exceptionnelles et ses savoir- faire. La valeur professionnelle et la mobilisation des salariés sont le principal gage de compétitivité. La CFDT les assure de son engagement total à leurs côtés.

La CFDT Areva appelle les salariés à répondre aux actions unitaires qui pourront être décidées en central et en local pour la défense du groupe Areva et continuera les démarches qu’elle a engagées tant vers la gouvernance du groupe que vers les responsables politiques et l’État.