Chalon sur Saône

L’universalisme du photojournalisme a inspiré La Mandragore

L’universalisme du photojournalisme a inspiré La Mandragore

A la librairie chalonnaise La Mandragore, les innombrables ouvrages fournissent déjà en soi autant de raisons de s’évader par la pensée. Les animations ponctuelles abondent de surcroît en ce sens. La dernière en date a permis au public de transhumer ci et là au-delà des frontières de l’Hexagone , un auditoire curieux de nature qui, par l’intermédiaire d’un diaporama et de vidéos vivifiés par une voix off, a pu regagner ses pénates après avoir été aux premières loges de thèmes très disparates.

 

« On est vraiment sur le Monde contemporain »

En la circonstance c’est Mathilde Boussion, l’une des cinq journalistes évoluant au sein de la rédaction de la revue parisienne 6Mois, « 100% indépendante et sans pub », qui a donné à voir et à entendre des sujets aussi variés que la communauté ultra-orthodoxe en Israël, la chasse aux mammouths en Sibérie, la faillite des milliardaires américains, une mère de famille ougandaise, des châteaux en Roumanie. Régulièrement, les collecteurs de clichés et d’infos, basés dans la capitale, se plient aux exigences du terrain. « L’idée c’est de présenter la revue directement à ses lecteurs et de resserrer des liens avec nos libraires, car les acquisition ne peuvent se réaliser que chez eux ou par abonnement, mais dans ce dernier cas il n’y a aucun avantage financier. Chaque année nous sommes par ailleurs présents au festival international de photojournalisme de Perpignan. Le principe, par des histoires incarnées, réside dans le fait de refléter le Monde du XXIème siècle. On est vraiment sur le Monde contemporain », déclare Mathilde. Elle va plus loin dans sa narration, en évoquant le lien de filiation entre 6Mois et XXI avec la même équipe, afin de rendre à César ce qui appartient à César. «6Mois est née de la réussite de XXI, créée elle en 2008 et vendue à 50.000 exemplaires, tandis que sa cadette a été lancée en mars 2011, tire à 30.000 exemplaires à 25,50 euros l’unité. Nous sommes dans le long texte, il n’y a pas d’analyse, il s’agit simplement de relater la vie des gens partout dans le Monde. Pour informer, il faut passer par la goutte d’eau qui va raconter la mer », détaille-t-elle.

 

Livrées à elles-mêmes par choix délibéré, et ça fonctionne bien !

Mathilde Boussion tient à faire le distinguo entre plusieurs interprétations. « La revue 6Mois ne s’adresse pas qu’aux amateurs de photos. Elle vaut aussi pour ceux qui sont intéressés par ce qui se déroule autour d’eux. C’est un magazine grand public. Il s’adresse à tous, on vise tout le monde, des ados qui commencent à avoir conscience du monde qui les entoure, jusqu’aux grands-parents qui vont apprécier, et l’offrir ensuite. En fait, on connaît assez mal les lecteurs. Ce sont les rencontres en librairie et les retours par courrier qui nous autorisent à en savoir plus. On est d’ailleurs surpris par les commentaires, plutôt élogieux. Nous racontons des images, il n’y a que du reportage. C’est un pari énorme et relevé, les deux revues arrivant à dégager des bénéfices, beaucoup plus pour XXI d’ailleurs que pour 6Mois. Puisqu’on ne perd d’argent sur aucune d’entre elles, c’est une garantie de qualité », raconte rassérénée Mathilde. Pierre angulaire du semestriel, les photographes qui rayonnent tous azimuts. « On a énormément de contacts avec eux. Il y a de longues discussions, et le travail, derrière, tout le rédactionnel, est effectué pour 6Mois par les cinq journalistes. Parfois on se déplace pour faire les reportages qui viennent après les photos », précise Mathilde.

Le 11 mars ce sera le numéro neuf

Mercredi 11 mars le n°9 de 6Mois va éclore puis se lover dans les librairies en espérant une seule chose : y séjourner le moins longtemps possible. Le dossier principal développera le business de la terre, avec des coups de projecteur sur l’industrie agroalimentaire, les problèmes sanitaires liés aux pesticides dans les champs argentins, les Burkinabés, ces migrants partant cueillir les agrumes dans le sud de l’Italie…Renseignements au 01.42.17.47.80

                                                                               Michel Poiriault