Saône et Loire

Au sujet du projet de CenterParcs au Rousset... Le Collectif du Geai du Rousset répond à info-chalon.com

Au sujet du projet de CenterParcs au Rousset... Le Collectif du Geai du Rousset répond à info-chalon.com

Les opposants au projet CenterParcs Pierre et Vacances dans la forêt du Rousset, près de Montceau-les-Mines proposaient une réunion publique d’information ce samedi à la salle Justice de Paix à Cluny (sur laquelle reviendra info-chalon.com). Cette réunion clôt un cycle de rencontres entamé cet hiver. Infochalon a posé trois questions à Dominique Cornet, l’un des animateurs de l’association.

Cette réunion clunysoise clôt pour vous un agenda de réunions publiques. Quel bilan dressez-vous de cette série de rencontres avec la population ?

« On a commencé par Montceau, la ville la plus proche du Rousset, le 19 décembre dernier avec 150 personnes. On a enchaîné ensuite avec des rencontres à Charolles et à La Guiche qui ont réuni une centaine d’habitants. Pour nous, même si Cluny est loin du Rousset, il était important d’être présent dans une ville à forte identité touristique pour donner notre avis sur un projet présenté comme à « fort potentiel touristique ». Nous envisageons d’autres rendez-vous dans des villes plus importantes aussi en 2015.

Quel message cherchez-vous à faire passer ?

Notre premier objectif est d’informer la population. Pour cela, nous n’avons rien inventé, nous faisons avec les éléments du dossier, du protocole d’accord. Après, nous avons mené nos propres recherches. Nous avons synthétisé notre travail en trente fiches thématiques, que nous présentons à chaque réunion. On s’aperçoit lors de ces échanges qu’à part ceux qui ont suivi techniquement le dossier, élus ou administratifs, peu connaissent le dossier dans le détail. Notamment les élus de petites communes, qui n’en ont retenu que la perspective des 300 emplois annoncés, qui ne sont en fait que 200 à temps plein. Et encore…

Quel est l’aspect du projet qui vous déplaît le plus : son implantation dans la forêt du Rousset, le modèle économique, le montage financier ?

Un peu les trois ! Surtout, nous relevons deux points fondamentaux. D’abord le modèle de développement touristique totalement exogène. Pour résumer, on va implanter une ville de la dimension de Charolles au milieu de la forêt. Ensuite, nous sommes inquiets de l’utilisation de l’argent public pour l’intérêt d’un groupe privé. Pierre et Vacances ne prend financièrement aucun risque, sinon celui de l’achat du terrain ! Ce modèle-là est-il viable en France ? On pose la question. Nous le trouvons excessivement fragile. Pour finir, nous avons étudié toutes les solutions alternatives d’utilisation de cet argent, débloqué par la Région et le Département au profit du Center Parc. Avec cette masse d’argent, et c‘est ce que nous expliquons, on peut créer autant d’emplois mais pas dans un seul endroit en Saône-et-Loire. Des emplois plus durables et moins « bling bling » si vous voulez, dans le secteur de l’aide à a personne, du tourisme, de l’accompagnement... Dans chaque canton saône-et-loirien, des micro-projets porteurs d’emplois sont abandonnés faute de crédits. 

 

Propos recueillis par Florence Genestier