Opinion

La Journée internationale des droits des femmes, pas la fête de la femme!

Lisons la presse pour savoir ce qui s'est passé pour les femmes dans le monde, quelques jours après le 8 mars.
Inutile de quitter la France: à Paris, le 12 mars au soir, a eu lieu le vernissage de l'exposition "Luttes des femmes d'ici et d'ailleurs", organisée par l'association des Tunisiens en France qui a expliqué : "nées ici de parents immigrées ou venues d'ailleurs, salariées, chômeuses, (...), ou rejoignant de plus en plus les rangs des "sans": papiers, séjour, domicile, etc. (...), les femmes restent debout et luttent au quotidien pour leurs droits. Aux violences du patriarcat et d'un système qui produit et reproduit toujours plus d'inégalités, d'injustices, d'exclusions et de destruction de la planète par une exploitation effrénée et irresponsable des ressources, les femmes ne plient pas." 
C'est cela que le Collectif du 8 mars* a voulu montrer- le 7 mars dernier -, Place aux Herbes à Mâcon, pour célébrer la Journée Internationale des Droits des Femmes.
Et il s'agit bien de la Journée internationale des droits des femmes. 
Une journée, et non pas une semaine comme à Mâcon (à l'instar de la semaine de la chasse ?), une journée reconnue en 1977 par les Nations-Unies, fixée au 8 mars, et dont l'idée avait déjà été lancée à Copenhague en 1910 par la IIe Internationale ouvrière.
Une Journée internationale, et c'est important de le souligner: cela ne se passe pas uniquement à Mâcon, à l'initiative de la mairie, car de nombreux pays dans le monde reconnaissent cette journée!
Une Journée internationale des droits: il ne s'agit pas d'une journée potiche durant laquelle on offre des fleurs aux femmes, on leur montre comment faire la cuisine ou on les exempte de vaisselle. C'est une journée pour faire le bilan des progrès réalisés et s'organiser pour agir toute l'année pour l'égalité des sexes dans la vie professionnelle (salaires, accès aux responsabilités, etc.), dans la vie publique (mandats politiques, etc.), dans la vie domestique (tâches ménagères, garde des enfants, etc.) et pour mettre fin â la violence à l'égard des femmes, que ce soit en tant de paix ou de guerre.
Et enfin, une Journée internationale des droits des femmes: "La" femme sous-entend qu'il existe un idéal féminin, que toutes les femmes se retrouvent dans un modèle de femme, normalisée, stéréotypée. Non, les femmes sont multiples. Non, les femmes viennent de différentes cultures, elles vivent dans des milieux socio-économiques divers, elles ont des visages, des corps, de couleurs variés. Non, les femmes sont en nombre, et partout, elles se doivent de prendre la parole et d'agir pour dire leur refus de l'inégalité, de l'exploitation et de l'injustice. Et ces revendications, hier comme aujourd'hui, ici et là-bas, rejoignent celles de millions d'autres femmes de par le monde. 
C'est cela qu'il faut savoir sur la Journée internationale des droits des femmes. C'est sur cela que depuis 5 ans le Collectif du 8 mars échange avec les citoyen-ne-s mâconnais-es et de la région. C’est cela dont il souhaite poursuivre chaque année l’organisation qui pourrait se faire avec la mairie : chacun garderait son identité et ses activités respectives, mais il n’y aurait plus de problèmes d’autorisation et d’installation…
A l'occasion de cette Journée, la directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a invité les pays à "franchir le pas en faveur de l'égalité des sexes et à réaliser des progrès concrets d’ici à 2020 », parce que "le monde doit parvenir à la pleine égalité (femme - homme) afin que l'humanité puisse prospérer".
La Journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2016 permettra de mesurer ces progrès, à Mâcon, et ailleurs...

*Le Collectif du 8 mars est composé des associations suivantes : A.M.i. 71 , Amnesty International, Artisans du Monde, ATD Quart Monde, Femmes Solidaires, Ligue des droits de l’Homme, Secours Populaire, Union Locale des Retraités CFDT, Union Locale et Syndicat des Retraités CGT, Vie & Liberté