Opinion

"Déni de laïcité dans les cantines scolaires publiques" pour la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l'Homme

Au nom d’un « retour au principe de laïcité », le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles PLATRET, a décidé de mettre fin aux menus de substitution proposés dans les cantines scolaires dès lors qu’un plat était servi avec du porc.

Communiqué de presse

La section chalonnaise de la Ligue des Droits de l’Homme déplore cette décision unilatérale prise sans concertation avec les familles. Si la restauration scolaire est un service public facultatif assuré par les municipalités et qu’à ce titre les maires ont toute latitude pour la composition des menus destinés aux enfants, la laïcité ne peut justifier la suppression de la diversité de ces menus.
Cette décision est d’autant plus surprenante qu’un rapport en 2013 du Défenseur des droits sur l’accessibilité des cantines scolaires démontrait que « la question du porc n’est pas apparue comme une question prioritaire », ce d’autant plus que la plupart des cantines scolaires, à l’image de celles de Chalon depuis 31 ans, proposent depuis longtemps des menus variés avec ou sans viande.
La Ligue des Droits de l’Homme s’interroge donc sur le moment choisi pour annoncer une telle décision lourde de conséquences. Elle rappelle que la laïcité ne peut être invoquée à d’autres fins que celles qui lui sont assignées, le respect de la loi et la garantie de la liberté de conscience. Ainsi en prenant cette mesure autoritaire et sans concertation, Monsieur PLATRET dessert la laïcité qu’il prétend défendre.
La section chalonnaise de la LDH souhaite au contraire qu’un débat puisse avoir lieu avec les acteurs concernés et dans le respect des choix de chacun.