Opinion

Le porc à la cantine : de la sottise ? de l’art ? ou du cochon ?

Est-ce une spécialité locale de nos (ir)responsables politiques d'obtenir une notoriété médiatique qui jette l'opprobre sur notre territoire et, partant, sur ses habitants?

Communiqué de Nouvelle Donne 71

Nous avons eu le quart d'heure de célébrité (celui dont parle Warhol) d'une jeune vice-présidente du conseil régional qui, en inversant deux mots à une tribune se retrouvait heureuse de participer au congrès du "Parti National Socialiste". Puis notre inénarrable et nationalement connu "phobique administratif". Puis un ministre de l'économie, qui, un dimanche d'été, ayant peut-être trop apprécié la "cuvée du redressement" a franchi le Rubicon et a été renvoyé à ses chères études (au sens propre d’ailleurs). 

Voilà qu'aujourd'hui c'est le maire de Chalon qui entre dans la danse et entend prendre part à ce sinistre concours. Lundi 16 mars il annonce sa décision de supprimer à partir de la rentrée prochaine le menu de substitution dans les cantines scolaires de la ville. L’effet escompté, dans une période électorale où la droite court après le FN, a certainement dépassé ses espérances. Consécration suprême, il est représenté aux guignols de l’info le mardi 17 mars et il fait le buzz. Peu importe que notre ville soit montrée du doigt à toute la France et que sa marionnette soit un monsieur-tout-le-monde très (trop) ordinaire. Car aujourd’hui, pour beaucoup, faire de la politique, c’est communiquer. Alors certes la ficelle est un peu grosse à une semaine du 1er tour des élections départementales. Certes, il emboîte le pas à un Nicolas Sarkosy reparti à droite toute (on ne sait jamais, il convient de ne pas insulter l’avenir).

C’est un retour en arrière sans précédent, une erreur politique et une ineptie humaniste. Pourquoi les électeurs tentés par le vote FN choisiraient la copie alors qu’ils ont le modèle ? Quelle est la prise en compte des enfants dans cette décision ? Quelle est cette façon de décider seul sans concertation ? D’où vient cette espèce de réflexe pavlovien de jouer sur la peur ? Manuel Valls a fait le même choix ces jours derniers ce qui rend les interventions des petits apparatchiks cumulards locaux du PS bien inopérantes.

Quoi qu’il en soit ces « Bidochons de la politique » qui se croient Machiavel et qui ne sont que des pieds nickelés jouent avec le feu. Si le FN est aux portes du pouvoir c’est à eux qu’il le doit. 

A Nouvelle Donne, nous pensons qu’il ne faut pas miser sur la peur mais sur l’intelligence collective des électeurs. Nous pensons également que le pire n’est jamais certain et nous refusons de nous résigner, avec tout le monde et de voir comme une fatalité l’arrivée en tête au premier tour des présidentielles de Marine Le Pen. Nous pensons, comme le précisait le chercheur Pascal Perrineau dans le monde du 17 mars qu’il faut se méfier « des prophéties autoréalisatrices .» La décision rétrograde du maire de Chalon montre assez qu’il ne faut pas compter sur les élus en place pour lutter contre le FN. Il est de la responsabilité de chacun d’entre nous de faire en sorte que la haine et la peur ne l’emportent pas. Pour cela, il appartient à chaque citoyen de reprendre la main. C’est ce que nous proposons à Nouvelle Donne.