Chalon sur Saône

Peindre avec Daniel Brandely comme superviseur, une délectation qui donne des produits finis à reluquer sans modération

Peindre avec Daniel Brandely comme superviseur, une délectation qui donne des produits finis à reluquer sans modération

A la Maison de quartier des Aubépins, une fois l’an les peintures des élèves de Daniel Brandely sortent du strict cadre de leur élaboration, pour être exposées, et ainsi faire profiter un maximum de monde des aptitudes des uns et des autres en phase d’appréhension du savoir-faire. C’est le cas actuellement. Il est donc vivement recommandé de venir les fouiller du regard.

Des tableaux criants de vérité ou laissant la porte ouverte à maintes interprétations

La familiarisation avec l’art pictural ne remonte pas à la dernière pluie. En effet, les balbutiements datent de 1987 ou 1988, sous l’impulsion de Thérèse Bessette, déjà présidente de l'Association de Maison de quartier. Au début c’était Claude Perraudin à qui incombait l’enseignement du geste sûr, et depuis une décennie le bâton de relais a été transmis à Daniel Brandely. Chaque mardi et vendredi matin, vingt-deux aspirants au total s’en remettent aux pertinentes remarques du prof. Au démarrage les débutants s’initient aux couleurs primaires, les fondamentaux sont dépouillés, puis l’évolution suit son cours. «On se lance, on s’appuie sur des peintres comme Cézanne, Monet, Gauguin, Turner…et ensuite les sujets sont libres. » La part d’inventivité de chacun sait se faire une place au soleil, la finalité étant de tirer le meilleur de soi-même. Ouvrages, photos, servent la cause des peintres, mais la fin ne justifie pas les moyens. « C’est assez souple, je les aiguille pour les techniques. Je n’interviens jamais de manière autoritaire au départ. On n’apprend rien quand on est interventionniste », a déclaré Daniel Brandely. Tant et si bien que les omniprésentes peintures à l’huile, à elles seules, dégagent un climat tout ce qu’il y a de passionnel. Ce visa pour le figuratif ou l’abstrait exhale une certaine aisance, pour ne pas dire une aisance certaine, autant pour le choix des motifs que pour l’empressement apporté à les rendre persuasifs. Histoire que la faculté de discernement de l’observateur lambda puisse le moins possible buter sur des aspérités, mais au contraire, dès la première vision, ou à la suite d’une scrutation approfondie, prendre de plein fouet une ou des sensations qui ébahissent. A toutes fins utiles, signalons qu’un atelier d’été se déroulera à la Maison de quartier des Aubépins jusqu’à la reprise de septembre, réservé également aux autres ateliers de la ville. Sont concernées les Maisons de quartier de la Paix, des Charreaux et de Saint-Laurent. Le jour retenu est le mardi, de 9h à 12h, et (ou) de 14h à 17h. Ce sera à la carte, puisque les volontaires auront tout loisir de s’inscrire à la séance.

Un vernissage chaleureux

Après les mots d’introduction du directeur de la Maison de quartier, Pascal Terrier, celui-ci a cédé la parole à Thérèse Bessette, présidente de l'Association de Maison de quartier, heureuse de révéler « qu’il y a toujours eu beaucoup d’élèves, et c’est bien que l’on s’aperçoive de leur sensibilité ». Conseillère générale du canton de Chalon-ouest, Nathalie Leblanc devait lui succcéder oralement. «Je voudrais souligner le dynamisme de cette Maison de quartier tenue par l’association et le directeur. La culture, dans la vie, c’est un support pour faire passer des émotions, parfois violentes, des moments difficiles. Je sais que vous y mettez beaucoup de votre personne. L’intérêt, c’est que vous osiez vous exposer, c’est une partie de votre travail et de ce que vous êtes. Je suis persuadée que l’art embellit la vie. Il faut défendre cette liberté contre vents et marées. » Bernadette Velard, adjointe en charge de la jeunesse et des équipements de quartier,  n’a pas masqué son éblouissement. « Je suis époustouflée, je me dis : comment font-ils ? Mais je pense que votre prof y est pour beaucoup ! ». Mina Jaillard, conseillère municipale, a regretté de son côté qu’il n’y ait pas de signatures, ce qui aurait permis de rendre à César ce qui appartient à César. Enfin, il revenait à Daniel Brandely de clore les discours. « C’est mon QG ici, je m’y sens très bien ! Etre accueilli ainsi, ça c’est exceptionnel. Ce n’est pas uniquement un atelier de peinture, j’ai essayé de l’ouvrir à l’esprit de la peinture, à l’histoire de l’art. Ce n’est pas uniquement un atelier technique. L’art est quand même porteur, enfin au niveau de l’humanité. »

Jusqu’au 2 avril

Du lundi 23 mars au jeudi 2 avril de 9h à 12h et de 14h à 18h il sera loisible d’admirer les œuvres au n°8 de la rue du Pont de fer. Entrée libre et gratuite. Renseignements au 03.85.46.61.27  

                                                                                          Michel Poiriault