Chalon sur Saône

Au lycée Niépce on a les crocs pour la battle théâtrale de mercredi soir salle Sembat. Que le spectacle soit !

Au lycée Niépce on a les crocs pour la battle théâtrale de mercredi soir salle Sembat. Que le spectacle soit !

La bibliothèque adultes de Chalon-sur-Saône est la conceptrice et le catalyseur d’une battle théâtrale depuis la rentrée de septembre dernier. Réservée à la petite dizaine de lycées du cru, l’amicale compétition entre établissements scolaires n’aura enregistré que deux inscriptions : Pontus de Tyard et Nicéphore Niépce. Mercredi 25 mars à 20h en la salle Marcel-Sembat on passera aux choses sérieuses sur scène avec un Malade imaginaire décliné en plusieurs versions, sans autre prétention que celle de participer et de se mesurer avec une grosse dose de bonne humeur.

Jeunes de la lumière et de l’ombre, mais tous indispensables

Pour cette première édition, c’est sur Molière que le choix s’est porté, avec son célébrissime Malade imaginaire. Plusieurs groupes d’élèves ont été formés, ainsi qu’un autre, de comédiens adultes inhérents à la bibliothèque (2 de Pontus, 1 de Niépce, et 1 de la bibliothèque). Artisane du mouvement dans son fief de Niépce, Iris Gasc, professeure documentaliste, aura su s’entourer d’enseignants prêts à jouer le jeu jusqu’au bout, en l’occurrence Mme Ravidat (prof de français), de même que Mme Caradec (prof au lycée Julien de Balleure, par ailleurs comédienne). « Le principe, c’est que chaque groupe devait retravailler librement trois scènes d’une durée de dix minutes environ, les 7, 8 et 9. Chez nous c’est une classe de seconde générale qui était chargée de mener à bien cette mission. Dans les cours de français de Mme Ravidat les lycéens sont confrontés cette année au théâtre du XVIIème siècle, ça tombait bien. Neuf élèves ont été volontaires pour s’improviser acteur », a expliqué Mme Gasc. Si l’on s’est mis à l’ouvrage dès l’origine, depuis trois mois l’intensité a monté d’un cran, avec deux heures par semaine. « Ca leur permet de voir la théâtralité autrement, de percevoir les aspects comiques non sentis à la lecture simple, et d’aborder la mise en scène », précise de son côté Mme Ravidat  Comédiens, doubleurs, accessoiristes, élèves qui ont réécrit la pièce, il y a eu de la place pour tout le monde. Les rédacteurs ont concocté un scénario basé sur la transposition à l’époque actuelle, avec un hypocondriaque des temps modernes, et une personne en proie à l’addiction aux technologies dernier cri. Deux heures durant ce lundi matin a été consacré aux ultimes répétitions. Après…advienne que pourra !

L’agencement et l’ornementation ont trouvé à qui parler

Parallèlement, un atelier de décor scénique a fourni de la besogne manuelle à d’autres élèves (ils sont trente-trois au total à être partie prenante de la pièce, sous telle ou telle forme), aidés par l’apprécié menuisier maison pour les grands panneaux. L’initiation a pris forme grâce à l’artiste chalonnaise Morgane Parvati Ward. « C’est un décor de chambre d’hôpital au fond vert avec deux lits puisqu’il y aura deux malades, et des éléments qui permettront d’identifier les deux personnes (l’une avec des fleurs, des livres, et la seconde, très branchée). C’est intéressant de travailler sur de très grands formats. Là, c’est très coopératif et participatif, et on est dans des bâtiments à échelle réelle, je les sens très motivés », se réjouit-elle. Avant les vacances de février un remue-méninges a été instauré, avec en finalité la volonté de remettre les clés aux élèves de la direction artistique. D’où explications, idées balancées en vrac, croquis…Suite à cette intellectualité, une maquette a été réalisée, vidéoprojetée. Les protagonistes ont ensuite dessiné avant d’entrer de plain-pied dans la peinture avec rouleau et pinceau. A charge pour Morgane d’assumer les finitions lundi et mardi.

Mercredi 25 mars à 20h, ls trois coups résonneront

Vous êtes doté de la fibre théâtrale, avez un faible pour Molière, et voulez crédibiliser par votre présence l’action positive de tous les lycéens désireux de dépoussiérer un grand classique avec créativité, alors ne faites ni une ni deux, et rendez-vous à la salle Sembat demain. Beaucoup de monde,  et ce sera l’assurance d’une ambiance en rapport. En plus, l’accès est libre et gratuit ! Pourquoi dans ces conditions se priver d’une soirée fertile en sentiments divers ?

                                                                                         Michel Poiriault