Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - A 72 ans il se retrouve en prison pour avoir conduit sa voiturette avec 1,58 g d'alcool dans le sang

TRIBUNAL DE CHALON - A 72 ans il se retrouve en prison pour avoir conduit sa voiturette avec 1,58 g d'alcool dans le sang

A 72 ans, Serge n'avait jamais connu la prison. Depuis ce lundi c'est chose faite...

Jugé en comparution immédiate pour une conduite en état alcoolique et un défaut de maîtrise, il a en effet été condamné par le tribunal correctionnel de Chalon à 3 mois de prison, assorti d'un mandat de dépôt. En outre il a écopé d'une interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur pour une durée d'un an et d'une amende de 150 €. Enfin sa voiture sans permis lui a été confisquée.
Les faits qui lui étaient reprochés par la justice ont eu lieu samedi à Demigny. En milieu d'après-midi la brigade de gendarmerie de Chagny était avisée qu'un accident matériel de la circulation venait de se produire au lieu-dit « Tirechat ». Se rendant sur les lieux, les gendarmes, comme il est d'usage en pareille circonstance, procédaient à un contrôle d'alcoolémie sur le conducteur du véhicule seul en cause. Un contrôle qui s'avérait positif, puisque faisant état d'un taux de 0,79 mg d'alcool par litre d'air expiré. 
Or le conducteur du véhicule n'était autre que Serge, qui rentrait de Beaune, après avoir consommé quatre whisky-coca.
« Je pense m'être endormi » a confié le prévenu, qui a aussi indiqué qu'à la maison il buvait de l'eau et du sirop et qu'il avait seulement « l'alcool festif ». « C'est quand je fais des rencontres » a-t-il ajouté. Mais les juges du Tribunal ont eu bien du mal à le croire. Car les quatre condamnations figurant jusqu'alors sur son casier judiciaire concernent des conduites en état alcoolique.
A la barre, le mis en cause a signalé que durant sa garde à vue il avait vraiment pris conscience du caractère « hyperdangereux » de ses agissements. « J'aurais pu renverser un enfant ou une personne âgée ». Des propos qu’il avait déjà tenus, il y a quelques mois, devant le juge d'applications des peines, qui lui avait accordé la possibilité de purger la peine, que lui avait infligée ce même tribunal correctionnel le 19 mai 2014, sous la forme d'un bracelet électronique.
« L'enjeu du dossier, c'est le devenir du prévenu » a fait observer le vice-procureur Isabelle Durnerin, avant d'ajouter « Monsieur fait preuve d'une mauvaise foi incroyable. Il dit au juge qu'il a enfin compris et qu'on peut lui faire confiance et trois mois après avoir rendu son bracelet électronique il recommence ». La magistrate du parquet a également souligné « Il assume seulement son plaisir de la boisson. La justice doit se prévenir de toute réitération ». Et de requérir aussitôt notamment 10 mois de prison, la révocation du sursis précédent et un mandat de dépôt.
« Il n'a pas une tête d'alcoolique d'habitude. C'est une chose qui m'a frappé. » a noté Me Michel Grebot, qui défendait Serge. Après avoir rappelé que son client avait vraiment pris conscience de ses actes, l'avocat a fait remarquer « Il y a peut-être une autre façon d'appréhender son avenir et celui de son épouse, qui est gravement malade. N'assortissez pas votre décision d'un mandat de dépôt. Laissez nous la possibilité de voir avec le juge d'applications des peines ce qu'on peut faire ».
Une demande qui n'a finalement pas été exaucée, puisque dès le prononcé du jugement Serge a été conduit au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand.


Gabriel-Henri THEULOT