Politique de droite

La défaite du Parti Socialiste dimanche... Une victoire pour Nicolas Sarkozy ? Pas si sûr...

La défaite du Parti Socialiste dimanche... Une victoire pour Nicolas Sarkozy ? Pas si sûr...

A peine les résultats tombés dimanche soir, Sarkozy et son clan se sont empressés de revendiquer la victoire. Pour autant les choses sont loin d'être aussi simples. Les premiers sondages sont d'ailleurs venus démentir aussitôt la tentative d'appropriation.

Photo Laurent Guillaumé - Info-chalon.com

Nicolas Sarkozy et les Sarkozystes de la première et de la dernière heure avaient le grand sourire dimanche soir à la prononciation des résultats des départementales, voyant en cela, une espèce d'autoroute avec un ciel dégagé pour les primaires de 2016 et bien sûr les présidentielles de 2017. La défaite du Parti Socialiste est sans contestation possible mais la victoire de Nicolas Sarkozy est sans nul doute à relativiser alors que le Président de l'UMP a enclenché dimanche soir la seconde ainsi qu'une partie de ses plus fidèles soutiens.

Première chose, dimanche soir, ce n'est pas l'UMP qui a gagné... mais l'UMP associé à l'UDI et au MoDem. Autre sujet, le PS est loin d'être laminé comme ce qui était annoncé, au point qu'un certain nombre de cantons sont "tombés" sur le fil du rasoir, parfois avec moins de 50 voix et une abstention de l'ordre de 50 %, c'est dire, que la même élection, la semaine prochaine, pourrait donner un tout autre résultat. Pire, les départementales même si elles n'ont pas permis au FN d'accéder à la présidence de départements, ont consacré le FN de façon durable. Sébastien Alloin, Secrétaire départemental FN en Saône et Loire l'a répété en boucle, " ce n'est plus un vote sanction mais un vote d'adhésion". Et à partir de là, les choses pourraient bien se compliquer pour la droite "républicaine", qui va devoir revisiter sa stratégie politique pour reconquérir le coeur de cet électorat "très poreux" entre FN et UMP. 

Le choix du "ni-ni" érigé comme un principe par Nicolas Sarkozy pourrait bien lui coûter cher. Celles et ceux qui appellent à un peu de moralisation dans la classe politique, attendent aussi  des positionnements clairs. Lorsqu'on veut incarner les "Républicains", la République réclame des choix, celle de son camp... et ça passe par l'absence d'ambiguités avec l'extrême droite. 

Dimanche soir, l'enseignement donné... c'est que la classe politique française est désormais partagé en trois... Et échéance après échéance, le maillage des territoires s'opère pour le FN.... sans doute par manque de clarté de l'ensemble de la classe politique qui se revendique républicaine, au point que l'électeur n'en fait plus la différence.

En attendant, place désormais aux régionales... et là encore ça ne va pas être une mince affaire, notamment en Saône et Loire et en Bourgogne-Franche Comté. Puis viendra le temps en 2016 des primaires internes à l'UMP avec déjà des désaccords sur les modalités d'organisation. Nicolas Sarkozy malgré son sourire de dimanche soir va devoir faire face à plusieurs fronts. Déjà plusieurs interrogations en terme de morale et d'éthique se posent et vont devoir se poser... à moins que la politique excuse tout. Mais à ce petit jeu, pas sûr que la République en sorte grandie. 

Laurent Guillaumé